Actualités 26 septembre 2016

Québec, la mecque du haricot sec bio

« Nos clients européens souhaitaient nous acheter des haricots secs bio depuis deux ans et cette année, nous sommes en mesure de répondre à la demande avec 150 tonnes provenant d’agriculteurs québécois. L’an prochain, nous doublerons ce volume. Le marché est très prometteur », mentionne Pierre-Marc Brodeur, propriétaire de Haribec, une entreprise exportatrice de légumineuses située à Saint-Aimé, en Montérégie.

Les premières tonnes de haricots viennent tout juste d’être récoltées. Ils sont d’une qualité qui réjouit M. Brodeur. « Nous avons au Québec des agriculteurs biologiques qui travaillent bien et des fermes de bonne dimension, qui ont la capacité de produire des volumes intéressants de haricots bio », ajoute-t-il.
Surtout qu’à 2 000 $ la tonne pour des haricots bio, comparativement aux 1 100 $ offerts au conventionnel, la prime a de quoi motiver les producteurs.

L’expertise québécoise

La compagnie Haribec commercialise près de 5 000 tonnes de haricots cultivés sous régie conventionnelle. Sans vouloir se lancer des fleurs, M. Brodeur affirme que les haricots du Québec ont très bonne réputation à l’international, notamment en raison du souci du détail des agriculteurs d’ici et des procédés efficaces de nettoyage et de criblage. Si les commandes stagnent pour les cultures conventionnelles, dans le bio, la demande est croissante et peu de joueurs semblent présents pour l’instant sur ce marché. M. Brodeur a bien flairé cette opportunité. « Nous sommes pratiquement les seuls à exporter du haricot romain bio, une variété très populaire en Europe. Étant donné que notre réputation est déjà bonne auprès de la clientèle européenne, nous travaillons pour devenir la référence mondiale du haricot sec bio d’ici cinq ans », assure M. Brodeur.

Des producteurs assurent

À Saint-Polycarpe, la ferme Agri-Fusion 2000 vient de récolter 20 ha de haricots secs bio. « J’ai adoré pratiquer cette culture, commente d’emblée le copropriétaire Gilles Audette. Nous avons obtenu de bons rendements avec 1,6 tonne à l’hectare, et ce, considérant que nous aurions vraiment pu faire mieux si on n’avait pas manqué d’eau dans notre région. Nous avons aussi observé très peu de pertes avec cette culture », ajoute-t-il. Et comme avantage majeur, les haricots se récoltent avant le soya, ce qui répartit mieux l’utilisation de sa moissonneuse-batteuse. « Si le marché est là, nous pourrions produire 200 hectares de haricots l’an prochain », lance-t-il.

Lorsque la Terre contacte Sylvain Raynault, qui habite près de Joliette, il s’apprête à démarrer sa récolteuse à haricots. Il a essayé cette culture sur une vingtaine d’hectares. « Ç’a été moins difficile que je l’aurais cru. Il n’y a eu pratiquement pas de maladies et le contrôle des mauvaises herbes s’est bien déroulé. Le rendement ne semble pas très élevé, mais je dois avouer que ce n’était pas mon meilleur champ. Je te donnerai mes conclusions en fin de journée », dit celui qui cultive plus de 1 000 hectares sous régie biologique.