Élevage 23 septembre 2016

Les femmes, sauveuses du cheval Canadien

SAINT-BASILE — Pendant longtemps, le cheval Canadien, celui qui a permis de coloniser une bonne partie du Bas-Canada, n’avait plus la cote et sa population était en décroissance. Mais voilà qu’il redevient populaire : son prix de vente est en hausse de 500 $ à 1 000 $ par tête.

Le cheval Canadien est considéré comme la race la plus ancienne en Amérique du Nord. Les premiers sujets sont arrivés le 16 juillet 1665. Au début des années 1800, il y en avait 14 000; il en resterait 6 000 dans le monde, dont 4 000 au Québec. En raison de son faible nombre, certains organismes le considèrent comme une espèce en danger, mais paradoxalement, les festivités entourant le 350e anniversaire de la race l’an passé ont permis de susciter un véritable engouement pour celui que l’on surnomme le petit cheval de fer.

Les femmes à la rescousse

Plusieurs nouveaux éleveurs de Canadiens émergent ces temps-ci, et parallèlement, le président de l’Association québécoise du cheval Canadien, Denis Demars, parle d’une statistique intéressante : 80 % des membres de l’Association qui ont plus de 60 ans sont des hommes, tandis que 80 % des moins de 30 ans sont des femmes.

« On voit que les jeunes femmes sont plus nombreuses dans l’élevage. Et elles agissent différemment. Contrairement à l’homme qui emploie généralement sa force physique pour dompter un cheval, la femme utilise la douceur, la patience et la psychologie pour arriver à de bons résultats », explique-t-il.

Il y a quelques années, Brenda Smith est tombée amoureuse des chevaux Canadiens. Avec ses filles, la propriétaire de Centre équestre Dorelies en a sauvé deux qui étaient destinés à l’abattoir, dont Kiwi, qui, après plusieurs mois de réadaptation, a même participé à un concours provincial, raconte fièrement l’éleveuse.

Son écurie compte huit Canadiens, qu’elle emploie surtout pour la randonnée. « C’est un cheval qui a de plus gros membres. Il peut faire huit heures de randonnée sans avoir les pattes enflées. Et un Canadien, ça ne prend pas le mors aux dents. Ça reste calme avec les clients », souligne Mme Smith.

Des caractéristiques à respecter

La première édition du Rendez-vous du cheval Canadien a eu lieu à Richmond, les 17 et 18 septembre 2016. Les gens étaient invités à assister à des compétitions amicales, au défi apprenti cow-boy, à des présentations d’attelage, etc. Pour plus de détails, visitez le www.chevalcanadien.org.

L’Association québécoise du cheval Canadien entend par ailleurs répéter cet événement chaque année, notamment pour y tenir des cliniques de conformation afin d’éduquer les gens sur les standards de la race. « Il faut arrêter de vouloir changer le cheval Canadien. Certains aimeraient qu’il soit plus haut, plus nerveux. Qu’ils achètent une autre race! Le Canadien a ses caractéristiques bien à lui. Il faut les connaître et les respecter », conclut M. Demars.