Actualités 31 août 2016

L’IEDM affirme que la gestion de l’offre nuit aux démunis

L’Institut économique de Montréal (IEDM) a procédé à une nouvelle sortie publique contre la gestion de l’offre pour affirmer cette fois que celle-ci nuit aux familles les plus démunies.

L’IEDM va même jusqu’à dire que la gestion de l’offre « pousse 190 000 Canadiens dans la pauvreté ». L’organisme financé par le secteur privé diffuse régulièrement des études de ses économistes sur divers secteurs de l’économie. Dans sa sortie du 31 août, l’Institut cite l’une de ses sorties précédentes pour dire que l’impact serait de 339 $ par année pour une famille canadienne.

« La gestion de l’offre protège 13 500 producteurs canadiens de lait, de volaille et d’œufs, mais ça ne représente que le huitième de toutes les fermes au pays », soutient Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques à l’IEDM et coauteur du Point avec Vincent Geloso.

Rien de nouveau

« Il n’y a rien de nouveau dans la sortie de l’IEDM, c’est comme retweeter de la vieille nouvelle », se désole François Dumontier, porte-parole des Producteurs de lait du Québec (PLQ). Ce dernier fait également valoir que le prix de n’importe quel bien ou service va avoir un impact plus grand dans le budget des plus démunis. « L’hypothèse que la fin de la gestion de l’offre ferait descendre le prix au niveau américain ne tient cependant pas la route », insiste toutefois François Dumontier, qui donne l’exemple de l’Australie où une déréglementation en 2000 a provoqué une baisse du prix aux producteurs, mais une hausse du prix aux consommateurs. Ce serait pratiquement toujours le cas dans tous les marchés parce que d’autres intermédiaires et d’autres facteurs influencent le prix de détail d’un produit donné. La concentration dans le secteur de la transformation ou de la distribution figure parmi les exemples cités par le porte-parole des PLQ.

« La preuve [que les consommateurs ne profiteraient pas de la fin de la gestion de l’offre], c’est que plusieurs produits sont plus chers au Canada qu’aux États-Unis, même s’ils ne sont pas sous gestion de l’offre », conclut le porte-parole en donnant l’exemple du café, des bananes ou même des pneus fabriqués au Canada.