Actualités 24 août 2016

Le prix du porc s’écroule plus tôt que prévu

Depuis le mois de juin, le prix du porc au Québec accuse une réduction de 21 %. Ce qu’on qualifie de baisse saisonnière des prix arrive beaucoup plus tôt que d’habitude.

« L’été a été court », constate le président des Éleveurs de porcs du Québec, David Boissonneault. Celui-ci rappelle que les prix enregistrent traditionnellement un creux après la fête du Travail. Il parle ainsi d’un prix d’automne, « une saisonnalité » en Amérique du Nord qui accompagne généralement « le plus gros de notre production ». Il croit que le prix moyen s’est maintenant stabilisé.

Morosité

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette chute importante des prix. Selon le Centre de développement du porc du Québec (CDPQ), la « morosité » qui règne sur le marché aux États-Unis explique en partie le phénomène. La diminution, ajoute-t-on, a été accentuée par l’appréciation du dollar par rapport à la devise américaine.

Au cours de la semaine du 15 au 21 août, observe le CDPQ, le prix moyen du 100 kg a connu une diminution de 8,11 $ pour se fixer à 160,48 $. Depuis un sommet à 202,31 $ en juin dernier, le prix moyen enregistre une chute vertigineuse de 41,83 $.

Le président des Éleveurs de porcs souligne pour sa part que la production américaine est en croissance, tandis que la demande connaît une légère diminution. Au même moment, note-t-il, d’autres sources de protéines comme le poulet et le bœuf sont en augmentation.

« La devise américaine, relève-t-il également, s’est appréciée par rapport à l’Euro, ce qui a laissé une belle place aux pays européens pour prendre certains volumes en Asie. »

ASRA

David Boissonneault se refuse à spéculer quant à l’impact de cette baisse de prix sur les compensations de l’Assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA). Il entend veiller à défendre la cause des producteurs devant la Financière agricole.

« C’est sûr que si la tendance se maintient, affirme-t-il, il y aura une intervention de l’ASRA, et on veut s’assurer qu’elle soit à la hauteur des besoins. »

Les consommateurs peuvent-ils s’attendre à une réduction de leur facture d’épicerie pour autant? Rien n’est moins sûr, selon Geneviève Berthiaume du CDPQ. Celle-ci remarque qu’il faut un certain temps avant de pouvoir mesurer l’impact sur les prix de détail. Divers facteurs entrent aussi en ligne de compte, ajoute-t-elle, notamment le prix des autres sources de protéines.

« Le prix de détail s’est quand même stabilisé dans la dernière année », déclare-t-elle.