Vie rurale 10 août 2016

Des employés autonomes font le succès de la Ferme Filibert

MATANE — « Je ne donne jamais d’ordre à un employé, indique le propriétaire de la Ferme Filibert, Gilbert Beaulieu. Il connaît sa routine. Tous mes employés sont autonomes. La personne choisit ce qu’elle a à faire. » Voilà, selon le producteur laitier de Matane, l’une des clés qui assurent la bonne gestion de ses ressources humaines.

Si le patron n’entre pas un matin, pas de souci. « L’ouvrage sera fait parce que les travailleurs savent ce qu’ils ont à faire », affirme Gilbert Beaulieu. Dans un horaire quotidien de sept heures, six sont consacrées à la routine. L’employé a toujours une heure pour faire autre chose, que ce soit pour l’entreprise ou non. Il peut prendre cette heure pour lui.

    Pour Gilbert Beaulieu, l’autonomie accordée à ses employés est l’une des clés de sa gestion des ressources humaines.
Pour Gilbert Beaulieu, l’autonomie accordée à ses employés est l’une des clés de sa gestion des ressources humaines.

« La ponctualité est sacrée pour l’heure d’arrivée, explique M. Beaulieu, mais l’heure de départ est à leur convenance. L’important, c’est qu’au bout de la semaine ils aient fait les heures pour lesquelles ils sont payés. Le résultat? J’en retire beaucoup de bénéfices. Ils me donnent souvent plus d’heures que je leur en demande. C’est parce qu’ils sont heureux. Ils se sentent indépendants, ils n’ont pas de pression. » À preuve, l’un de ses travailleurs compte 17 ans d’ancienneté.

Valorisation
Les deux femmes et les deux hommes qui composent le personnel de la Ferme Filibert prennent part chaque mois à une réunion. « Ça se fait dans l’harmonie, estime le propriétaire. Je les consulte pour savoir comment ils perçoivent certains changements. Je lance l’idée. L’approche d’ouverture est là. On dialogue. »

Le patron n’hésite pas à reconnaître la contribution de ses employés au succès de la ferme. « J’essaie de les valoriser chaque jour, soutient-il. Je leur dis souvent que je les aime, que je suis content qu’ils soient dans mon équipe. Si des visiteurs arrivent, je les leur présente. »

Préparer la relève
Gilbert Beaulieu prépare sa relève. Il prévoit, d’ici deux ans, commencer à transférer ses parts à un de ses employés, Dany Bélanger. L’homme de 29 ans aime bien la culture de l’entreprise. « Il n’y a pas de chicane ici, résume-t-il. Tout le monde est heureux. C’est motivant. C’est très différent de ce qui se fait ailleurs. »
La Ferme Filibert compte 250 têtes, dont 113 vaches en lactation, pour une production de 141 kg par jour. L’entreprise cultive du foin et du seigle sur 385 hectares.

La Ferme Filibert a été sélectionnée par le Centre d’emploi agricole de la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent pour représenter cette région dans le cadre de Ma ferme, mon monde, la bonne idée en gestion des ressources humaines, événement orchestré par AGRIcarrières.

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