Actualités 4 août 2016

Si les plantes fourragères pouvaient parler (2e partie)

Dans la chronique précédente, on vous a présenté les deux premiers points d’amélioration visant à augmenter les rendements des plantes fourragères. 

Voici les trois autres.

3) La compaction causée par les épandeurs à lisier affecte beaucoup les rendements. D’après les chiffres des docteurs G.R. Mehuys et E. McKyes, du collège Macdonald, publiés en 1985 dans le Guide de fertilisation, la perte de rendement peut être de 15 à 30 %, voire de 50 % selon les cultures. Le poids des équipements n’a pas diminué depuis.

4) Il est important d’équilibrer l’apport en éléments minéraux et organiques. Si vous optez pour les éléments minéraux tôt au printemps, vous gagnerez quelques semaines de croissance. Il me semble que cette recette est assez simple. Puisque votre première coupe compte pour environ 40 % du rendement annuel, vous devez tout faire pour garantir la qualité et le rendement maximaux de cette coupe. Souvenez-vous que la minéralisation s’accroît au rythme de l’augmentation des températures. Sous 10 °C, les bactéries sont très peu actives.

5) Surveillez la qualité de vos fourrages en désherbant comme il faut. Les mauvaises herbes exigent de l’eau et des nutriments pour croître, donc nuisent aux espèces fourragères. Débarrassez-vous autant que possible du plantain, du pissenlit, du chiendent, de l’ortie, de la carotte sauvage, etc. Marchez dans vos champs et diagnostiquez tout problème avec vos conseillers. Évidemment, en achetant des semences de qualité, vous partez du bon pied.

En conclusion

Les statistiques suivantes, de Jacques Nault, agronome chez Logiag, devraient vous faire réfléchir : « Au Québec, les foins de graminées et de légumineuses ne reçoivent que de 26 à 62 % de leurs besoins en azote [N], de 74 à 79 % de leurs besoins en phosphore [P2O5] et de 51 à 55 % de leurs besoins en potassium [K2O]. » 

N’oublions pas que l’objectif est de s’approcher de 100 % a=n d’obtenir des rendements de 8 à 10 t/ha de matière sèche de fourrages, ce qui est loin d’être le cas. Si vous voulez vous approcher de ce but, fractionnez vos engrais après chaque coupe. Un apport léger d’azote en septembre peut favoriser l’accumulation de réserves dans les racines et aider les graminées à hiverner et à avoir une reprise plus rapide au printemps suivant.

Bonne saison!
Pierre Fournier, agronome-conseil