Actualités 20 juillet 2016

Le foin du Québec populaire jusqu’en Floride!

Ayer’s Cliff— Le climat nordique du Québec, avec ses longues journées qui offrent une luminosité prolongée et ses précipitations bien réparties, permet la production d’un foin de haute qualité que s’arrachent les Américains, de Boston jusqu’en Floride.  

Au sud de Sherbrooke, Alain Bouffard, sa conjointe Pauline et leurs enfants vendent maintenant près d’un demi-million de balles de foin aux États-Unis. « La réputation du foin québécois est très bonne. Les propriétaires de centres équestres veulent un foin vert qui sent bon, et ils désirent de la stabilité. C’est ce qu’on leur offre », dit d’emblée l’agriculteur et commerçant Alain Bouffard.

Du foin et du sirop

Les Bouffard ne rigolent pas avec le foin : près de 14 tracteurs sont en marche de juin jusqu’aux neiges pour faucher, andainer, presser, empiler et transporter les petites balles rectangulaires. Et chaque détail compte : l’utilisation d’une machine, le macérateur, rend la fibre plus souple et contribue à conserver sa couleur verte. Les Bouffard utilisent même une corde bleue pour attacher le foin, une astuce qui lui confère un aspect visuel de fraîcheur comparativement à la traditionnelle corde orange.

Mais au-delà de la production, il a fallu convaincre les Américains.

« Je m’étais fait dire que le marché du foin pourrait être bon en Floride. J’ai envoyé une pleine remorque, mais ça ne se vendait pas. Je me suis alors rendu sur place pour faire le tour, avec mon gendre, de plusieurs centres équestres. La stratégie de vente était simple : je mettais mon foin à côté de celui du propriétaire et on laissait le cheval choisir! » raconte le père de cette famille de 12 enfants, dont 10 travaillent en agriculture.

Pour permettre à son entreprise de se démarquer, Alain Bouffard s’assure également d’offrir un service hors pair. Ainsi, il n’a pas hésité à reprendre une pleine remorque de foin livrée en Nouvelle-Angleterre afin de satisfaire un client qui estimait que son contenu avait “chauffé”.

C’est ainsi que petit à petit, de bouche à oreille, le foin des Bouffard a trouvé des fidèles. 

Et au Japon!

Un producteur de foin de commerce situé à Saint-Césaire, en Montérégie, vend environ 300 000 balles au pays de l’Oncle Sam. De surcroît, il est l’un des rares à posséder, depuis à peine un an, un compacteur à foin. Cette technologie lui a permis de livrer des conteneurs au Japon, à la Guadeloupe, etc. « Avec le compacteur, nous pouvons rentrer deux fois plus de foin dans un conteneur, soit 26,5 t au lieu de 12. C’est ce qui nous permet de diminuer les coûts de livraison par volume vendu », explique David Normandin, copropriétaire de Norfoin.

Si quelques conteneurs ont été livrés l’an dernier, Norfoin prévoit augmenter la cadence et en exporter une vingtaine cette année. « La qualité du foin du Québec a bonne réputation aux États-Unis et dans plusieurs autres pays. Les exportations sont en progression. Alors, on se fait la main. Nous envisageons d’avoir un jour notre propre représentant qui développera les marchés étrangers », ajoute M. Normandin.