Politique 5 septembre 2014

« La protection des terres, c’est la base » – Marie Bouillé

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IBERVILLE – Il faudra tenir compte de la protection des terres agricoles dans la prochaine politique sur la souveraineté alimentaire.

C’est ce que croit la députée péquiste d’Iberville, Marie Bouillé. Elle a exprimé sa « vision personnelle » de l’agriculture en entrevue à la Terre.

La nouvelle présidente de la CAPERN (Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles) ne doute pas que son gouvernement accouchera d’une politique agricole au printemps.

Mais ce ne sera pas trop tôt. « Ça fait 10 ans qu’on l’attend », observe-t-elle.

Marie Bouillé se dit sensible à cette question. Elle s’est impliquée dans ce projet au sein de la Coalition sur la souveraineté alimentaire. « J’ai moi-même piloté le projet », tient-elle à préciser.

Elle croit possible d’atteindre l’ambitieux objectif de 50 % de produits agricoles québécois sur les tablettes des supermarchés. « Ça peut se faire rapidement », soumet-elle.

Mais comment le gouvernement s’y prendra-t-il pour faire passer ce ratio de 33 à 50 %? « Il faudra qu’on établisse des balises claires et qu’on fasse des choix stratégiques, ce qui n’a pas été fait jusqu’à présent », considère-t-elle.

Marie Bouillé pense même que le gouvernement « peut faire un bout de chemin » avec la grande distribution (Métro, Loblaw-Provigo, IGA-Sobeys) pour faire la promotion des produits locaux.

« On peut y arriver si on propose des solutions gagnant-gagnant », croit-elle. Cela exigera sans doute « plus de renforcement » des politiques actuelles pour « inciter » les hôpitaux et les institutions publiques à acheter des produits d’ici.

Des terres à protéger

Et la protection des terres cultivables? « La protection de nos terres, c’est la base. Il faut intervenir », insiste la députée qui se décrit comme « l’avocate de la protection des terres ». Elle est favorable à la création d’une Société d’aménagement et de développement agricole du Québec (SADAQ) dont le mandat consisterait à préserver le patrimoine de terres agricoles.

Mais cette SADAQ inspirée des SAFER en France verra-t-elle le jour avec la fonte des neiges printanières? « Je ne sais pas si le ministre (Gendron) a ça dans ses cartons », réfléchit-elle à haute voix la présidente de la CAPERN.

Une Commission occupée…

Par ailleurs, dans son rôle de présidente de la Commission, le champ d’intérêt de Marie Bouillé dépassera largement les frontières de l’agriculture, même si elle assure vouloir y faire la plus grande place possible lors des travaux.

« Il y aura une discussion à faire avec les membres de la Commission pour donner plus de place aux dossiers agricoles. Il faudra voir », dit-elle prudemment.

Parce que la CAPERN aura plusieurs « chats » à fouetter au cours de la session parlementaire qui s’amorce. « Nous serons très occupés. Il y aura des dossiers chauds », convient-elle.

À l’agenda de février, la Commission devra trouver du temps pour parler du régime forestier, du développement du Nord québécois, d’énergie, d’agriculture et d’alimentation.

Elle dit se sentir appuyée par son nouveau bras droit, le libéral Pierre Paradis, qui occupait jusqu’au déclenchement le poste de président de la CAPERN.