Quel est le meilleur moyen pour entreposer le foin? Tout dépend de vos besoins, selon les experts interviewés par L’UtiliTerre.

Au Québec, les presses à balles rondes dominent toujours dans le paysage agricole, principalement pour des raisons économiques, estime Jacques Gill, représentant à Ag-Pro. En ce moment, on peut en trouver à près de 50 000 $, alors qu’une presse à balles rectangulaires se détaille souvent à plus de 100 000 $, voire même à 150 000 $, dit-il.

Pour l’ensilage, la plupart des fermes québécoises choisissent des presses à balles rondes, confirme Luc Morissette, directeur des ventes à New Holland, au Québec. « Ça varie selon les régions,mais il y a une forte demande pour faire des balles rondes enrobées à plusieurs endroits »,mentionne-t-il. Si une presse à balles rondes est moins chère, elle est par contre plus lente à manœuvrer, car le tracteur doit s’immobiliser quelques instants lorsque la balle se fait attacher. De plus, les presses à balles rondes nécessitent de plus petits tracteurs. « Avec 100 forces, tu peux faire une très bonne journée », estime Jacques Gill.

Marché en évolution

Selon Ron Eastman, directeur des ventes en Amérique du Nord à Cordex, une entreprise d’emballage de produits agricoles, les presses à foin étaient jadis considérées comme des produits de commodité alors que la majorité des producteurs faisaient de petites balles rondes. Mais les exploitations québécoises ont beaucoup évolué au cours des dernières années; elles se sont adaptées aux nouvelles technologies, ajoute l’expert. Nombreux sont les agriculteurs qui optent pour la production de grosses balles rectangulaires, conçues à l’aide de machines ultramodernes.

Peu importe le choix final, les presses sont de plus en plus efficaces pour fabriquer des balles de foin. Afin de choisir le bon équipement, il faut d’abord savoir ce que l’on veut en faire. « Par exemple, un producteur qui souhaite vendre son foin en Ontario préférera des balles plus denses de 1 800 lb, alors qu’un autre qui est payé pour chaque balle produite optera pour des balles moins denses de 1 200 lb », explique Ron Eastman. Produirez-vous des balles pour votre propre utilisation ou pour la vente? Est-ce que les balles devront changer souvent d’emplacement? Seront-elles transportées sur de longues distances? Quelle récolte est mise en balles? Voilà le genre de questions qui peuvent influencer le choix d’une presse à balles.

La plupart des agriculteurs qui travaillent sur une surface de plus de 405 ha (1 000 acres) optent pour des presses à balles rectangulaires de grand format, qui sont plus faciles à manipuler. « Pour les presses à balles rectangulaires de nouvelle génération, les tracteurs doivent être plus puissants, car c’est désormais possible de faire des balles plus denses plus rapidement, note Ron Eastman. Il faut compter au moins 250 ch, mais la puissance peut atteindre 300, voire 400 ch, pour faire des balles à extradensité [XD]. »

Selon Jacques Gill, les presses à balles rectangulaires permettent de travailler plus rapidement dans les champs en produisant plus de tonnage dans une journée. « Les producteurs sont alors moins limités par la capacité du chantier. Les balles rectangulaires sont aussi plus faciles à transporter et à entreposer », dit-il.
Au Québec, les petites presses à balles rectangulaires (14 po x 18 po) sont les plus populaires.

C’est pourquoi plusieurs opérateurs optent pour cette technologie, ajoute Luc Morissette. « Les propriétaires de grandes exploitations et les opérateurs à forfait achètent de plus en plus de grosses presses à balles rectangulaires », mentionne-t-il. À New Holland, les modèles les plus courants sont de 3 pi x 3 pi (35,4 po x 31,5 po) et de 3 pi x 4 pi (35,4 po x 47,2 po). Dans les petites entreprises, les modèles pour les balles rectangulaires de 14 po x 18 po sont aussi très populaires.

« Le prix n’est plus le seul facteur à considérer. C’est aujourd’hui une question d’efficacité et de qualité », conclut Ron Eastman.

Entreposage 101

Un entreposage adéquat est la clé pour éviter les pertes. La plupart des producteurs enrobent le foin d’ensilage. « Lorsqu’on emballe le foin, l’oxygène ne circule pas, ce qui empêche la fermentation et permet de conserver un beau foin vert de belle qualité », explique Jacques Gill, représentant d’Ag-Pro. Pour le foin sec, dans un monde idéal, toutes les balles devraient être entreposées à l’intérieur, dans un endroit exempt d’humidité. Mais faute d’espace, les balles sont souvent laissées à l’extérieur.

Si vous empilez huit rangées de balles rectangulaires de 3 pi x 4 pi dehors sans protection, 12,5 % du fourrage est exposé à la pourriture. « Si vous avez travaillé fort tout l’été, vous ne voulez pas perdre 12,5 % de votre revenu », lance Ron Eastman, directeur des ventes en Amérique du Nord à Cordex, une entreprise d’emballage de produits agricoles. « Au minimum, les balles doivent être recouvertes d’une bâche lorsqu’elles sont laissées à l’extérieur », dit-il.

Alors que les producteurs utilisent normalement des ficelles en plastique (polypropylène), ils sont de plus en plus nombreux à se servir de filets, note Ron Eastman. « Les filets coûtent plus cher,mais ils permettent aux agriculteurs de travailler beaucoup plus rapidement, ce qui permet des économies de carburant et de maintenance sur la machinerie », mentionne-t-il. Afin de bien évaluer les coûts d’utilisation des différentes options pour emballer les balles, Cordex a mis au
point un outil de calcul, Agri-Tools. L’outil, accessible en ligne, est seulement en anglais pour l’instant, mais il devrait être traduit au cours des prochains mois.

4 conseils pour un entretien réussi

1. Lubrification : Un système bien lubrifié est plus efficace;

2. Couteaux tranchants : L’entretien des couteaux des presses à balles est primordial pour bien couper le foin. Des ajustements adéquats peuvent être faits selon les opérations désirées;

3. Ajustement optimisé : Pour une utilisation optimale des presses à balles, la barre de tire doit être ajustée correctement pour améliorer la prise de force;

4. Vidage de la chambre à balles : Pour éviter la pourriture et la corrosion, il est primordial de vider la chambre à balles à la fin de l’opération.

Guillaume Roy