Politique 3 septembre 2014

Peu d’argent frais pour les agriculteurs

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OTTAWA – Préoccupé par le retour à l’équilibre budgétaire, le gouvernement fédéral a peu d’argent frais à consacrer aux agriculteurs et producteurs de bois.

Dans son budget de 282 milliards de dollars dévoilé aujourd’hui, le ministre des Finances, Jim Flaherty, se montre avare envers eux. Signe des temps, il a bien saupoudré quelques miettes aux agriculteurs… mais à ceux pratiquant le métier à temps partiel et aux futurs retraités!

D’abord, les agriculteurs à temps partiel verront doubler le plafond de leurs pertes agricoles pouvant être déduites du revenu provenant d’autres sources. Ce plafond passe dorénavant à 17 500 $.

Ottawa adoptera une mesure qui va compliquer singulièrement la vie des producteurs agricoles ayant recours à la main-d’œuvre étrangère. Au Québec, on trouve en moyenne plus de 3 000 ouvriers agricoles saisonniers, principalement en provenance du Mexique. Désormais, les employeurs devront prouver que des Canadiens ne peuvent pourvoir les postes offerts dans les champs ou les usines. Entre autres, les entreprises devront assumer des frais d’utilisation… non précisés.

Par ailleurs, Ottawa hausse légèrement l’exonération cumulative des gains en capital, disant vouloir favoriser la relève et la sécurité financière des agriculteurs désireux de prendre leur retraite. L’exonération est augmentée de 50 000 $ pour atteindre 800 000 $, ce qui peut représenter un gain additionnel de 14 500 $ pour un couple. Le plafond sera indexé en fonction de l’inflation à partir de 2015.

Dans le secteur forestier, le fédéral prévoit consacrer 92 M$ sur deux ans à compter de l’an prochain, pour aider les industriels à moderniser leurs installations et à développer de nouveaux marchés.

Enfin, le ministre Flaherty investira une somme de 57 M$ en cinq ans pour l’aquaculture. L’investissement servira à augmenter la solidité de la réglementation en s’appuyant sur la science.

Jim Flaherty rappelle que les gouvernements fédéral et provinciaux investiront pas moins de 3 milliards de dollars en cinq ans par le truchement du nouveau cadre stratégique agricole Cultivons l’avenir 2 signé en septembre dernier. Mentionnons que dans son budget précédent en 2012, le ministre avait annoncé une réduction de 10 % sur trois ans de l’enveloppe réservée au ministère de l’Agriculture. Cette année, cette baisse devrait représenter une somme de 158 M$, soit une perte en fonds fédéraux évaluée entre 30 et 50 M$ pour le Québec.

Les réactions à ce budget seront publiées dans la prochaine édition de La Terre de chez nous.