Politique 3 septembre 2014

Agriculture Canada sous le pic des démolisseurs

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EXCLUSIF OTTAWA —Désaffecté depuis 2009, l’édifice Sir John Carling qui abritait l’administration centrale du ministère de l’Agriculture à Ottawa, tombera bientôt sous le pic des démolisseurs, a appris la Terre.

À l’heure des compressions budgétaires à Agriculture Canada, le gouvernement fédéral va dépenser près de 5 M$ pour rayer de la carte cet immeuble patrimonial reconnu.

En janvier dernier, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, responsable du bâtiment, a accordé un contrat de 4,8 M$ à l’entreprise Aim Waste Management Inc. pour effectuer les travaux de démolition. Ces travaux devraient débuter d’ici peu pour s’achever à l’été 2015. De six à sept mois seront d’abord nécessaires pour récupérer les matériaux dangereux, dont l’amiante.

En 2008, un panneau d’amiante s’est d’ailleurs détaché pour se retrouver dans le système de ventilation. Les onze étages du bâtiment principal ont été contaminés. C’est sans doute la goutte qui a fait déborder le vase pour convaincre les Travaux publics que l’immeuble « avait atteint la fin de sa durée de vie ». Reste que sa valeur doit sûrement dépasser les 100 M$ aujourd’hui, ce qui pourrait sans doute en choquer plus d’un.

L’édifice Sir John Carling est loin d’être banal. Œuvre de l’architecte Hart Massey, il a été construit au coût initial de 9,3 M$, de 1963 à 1967, dans le site de la Ferme expérimentale centrale. Son architecture est considérée comme un bel exemple du style moderne du milieu du XXe siècle. Outre la tour, l’immeuble comprend deux annexes dont l’une devrait être conservée pour être intégrée au plan directeur de la Ferme expérimentale, sa vocation demeurant à préciser. Cette annexe, un bâtiment futuriste dont le toit évoquait une soucoupe volante, abritait autrefois la cafétéria.

L’édifice porte le nom de John Carling, qui fut ministre de l’Agriculture de 1885 à 1892. L’homme était un brasseur de bière important à London, en Ontario. Son entreprise a été intégrée par un autre brasseur afin de former la brasserie Carling O’Keefe, à son tour ingurgitée par la multinationale Molson Coors.
D’autres détails suivront dans la prochaine édition de La Terre de chez nous.