Actualités 2 mai 2016

Le lait diafiltré des éleveurs de volailles

Les trois techniques utilisées par les acheteurs pour importer des produits de la volaille font perdre 139 M$ par année à l’industrie canadienne du poulet.

« C’est inacceptable qu’il n’y ait pas de meilleures mesures de contrôle à la frontière », a déclaré Pierre-Luc Leblanc, président des Éleveurs de volailles du Québec (EVQ).

Il y a premièrement une « explosion » des importations de poules de réforme, sans tarif douanier, en provenance des États-Unis. « C’est comme si le Canada recevait 95 % des poules de réforme des États-Unis. C’est simplement impossible », analyse le directeur général des EVQ, Pierre Fréchette.

Rien ne bouge toutefois aux douanes malgré le lobby des producteurs de poulets canadiens. Ce seul problème fait perdre près de 87 M$ en recettes aux producteurs d’ici.

Un autre contournement est le programme de report des droits de douane qui permet à des manufacturiers d’importer sans tarif et de réexporter dans les quatre années qui suivent. Les EVQ évaluent que 20 % de ce qui entre par cette disposition ne ressort jamais. C’est donc une perte de 44 M$ pour le Canada.

La troisième astuce des importateurs est de mélanger le poulet avec d’autres ingrédients. Une boîte de poulet comprenant 13 % ou plus de sauce ou d’un autre ingrédient n’est plus considérée comme du poulet à la frontière. Un stratagème qui fait perdre 8 M$ aux éleveurs canadiens.

L’ancien gouvernement avait pris des engagements sur ces contournements le 5 octobre dernier, mais jusqu’à maintenant, le ministre Lawrence MacAulay n’a pas effectué de changement pour contrer ces manœuvres d’importation.

Une rencontre est demandée avec Ralph Goodale, le ministre responsable des services frontaliers, afin de dénouer l’impasse.

« Si les contournements étaient réglés, le Partenariat transpacifique serait un moindre mal », a déclaré Benoît Fontaine, délégué du Québec aux Producteurs de poulet du Canada (PPC). « On demande au fédéral de rétablir l’intégrité de la gestion de l’offre », a ajouté David Janzen, président des PPC.

Plus de détails dans la prochaine parution de la Terre.