Bruno Letendre accorde peu de crédibilité au rapport Pronovost sur la relève agricole. Le président des Producteurs de lait du Québec se fait particulièrement cinglant.

« Ça me tanne ces rapports de has-been-là », dit-il, jugeant désuètes les recommandations de Jean Pronovost, notamment en ce qui concerne la production laitière. Bruno Letendre lui suggère de relire le début de son propre rapport où il reconnaît que le Québec affiche la plus basse moyenne d’âge chez les producteurs et le plus haut taux de relève.

Bruno Letendre souligne ainsi qu’aucune production, exception faite de celles sous gestion de l’offre, ne favorise le démarrage de ferme.

« Il n’y en a pas qui vont te donner 500 acres de terre en te disant : “Cultive, mon Ti-pit” », affirme Bruno Letendre, invitant Jean Pronovost à reconnaître la contribution des productions sous gestion de l’offre. Il note aussi que sa fédération a consulté la relève par le biais d’un sondage l’été dernier afin d’identifier les points à améliorer.

« Ça n’a pas coûté 100 000 piastres, en passant », raille-t-il.

Bruno Letendre estime enfin que le rapport Pronovost n’apporte pas beaucoup de solutions nouvelles. Sur l’établissement de circuits courts, le président des Producteurs de lait déplore qu’on veuille inclure la vente de produits sous gestion de l’offre, tels les œufs. Il compare cette suggestion à la situation vécue par le taxi à Montréal avec l’arrivée récente d’un nouveau joueur qui veut profiter des avantages sans les inconvénients.

« Il veut installer du UBER un peu partout », illustre Bruno Letendre au sujet du rapport Pronovost sur la relève.