Politique 3 septembre 2014

Les produits agricoles sensibles seront protégés

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Les produits agricoles font partie des négociations qui s’ouvrent aujourd’hui entre l’Union européenne et les États-Unis en vue de conclure un accord global de libre-échange.

« Mais l’idée n’est pas de libéraliser les échanges de tous les produits. Les produits sensibles resteront protégés pour préserver des filières », a déclaré Philippe Vinon, du ministère de l’Agriculture de la France, le 4 juillet dernier, devant l’Association française des journalistes agricoles. Par ailleurs, le mandat donné à la Commission européenne comporte l’exception culturelle réclamée par la France.

Édouard Boursieu, de la Commission européenne, fait montre d’enthousiasme à l’ouverture de ces discussions transatlantiques. « L’Union européenne a beaucoup à gagner de cette libéralisation des échanges », a-t-il signalé, au même événement, et pour plusieurs raisons.

D’une part, la planète n’est plus en situation d’excédents agricoles comme dans les années 1980 et 1990. D’autre part, les prix des produits agricoles sont durablement élevés malgré leur volatilité, et la croissance des échanges commerciaux de produits agricoles sera encouragée par l’essor de la demande des pays émergents. De plus, les négociations ne portent pas sur les politiques agricoles des deux régions. En outre, aucune région du monde n’est en mesure de nourrir toute la population mondiale. Enfin, l’Union européenne et la France en particulier dégagent depuis des années un excédent commercial avec les États-Unis sur les produits transformés agricoles. Bref, les États-Unis ne sont plus invincibles sur les marchés mondiaux agricoles.

Les économistes relativisent l’optimisme de M. Boursieu, qui estime que « c’est la relance durable de l’économie des deux puissances économiques de la planète » qui est en jeu dans ces pourparlers. Les économistes parlent plutôt de gains escomptés variant de 0,5 % à 1 % par an. C’est grâce à l’essor des échanges commerciaux mondiaux résultant de la croissance dans les pays émergents que les États-Unis et l’Union européenne pourront sortir de façon durable de la crise économique, disent-ils.

Syndicat agricole majoritaire, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) avance qu’elle « ne pourra pas accepter une harmonisation à la baisse de la qualité et des prix de nos produits ». Elle appréhende que ces négociations s’attaquent aux préférences collectives françaises comme la traçabilité sanitaire, les appellations d’origine, le bien-être animal et l’interdiction d’utilisation des hormones. Quant à la Confédération paysanne, elle indique que ces négociations doivent répondre aux attentes des citoyens, pas à celles des multinationales des deux continents.