Actualités 22 avril 2016

La transformation de grains bio au Québec : c’est gros!

SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU — « Je regardais les chiffres de l’industrie ce matin et nous sommes maintenant les 3e plus gros vendeurs de farine, toutes catégories confondues, au Québec. Juste derrière Robin Hood! Pour du bio, disons que c’est pas mal! » s’exclame fièrement Robert Beauchemin. 

Ce dernier a démarré la meunerie avec sa conjointe en 1982, dans leur ferme de Milan en Estrie. Les installations de Milan existent toujours et elles ont été robotisées pour produire des sacs de vente au détail (entre 1 et 5 kilos) au rythme de 35 sacs à la minute. Mais la demande des boulangers et des manufacturiers pour la farine biologique est telle que M. Beauchemin et sa famille ont décidé de frapper un grand coup en investissant une somme colossale dans une toute nouvelle usine située dans le quartier industriel de Saint-Jean-sur-Richelieu

Le nec plus ultra

D’une superficie de 3 000 mètres carrés et faisant cinq étages de haut, l’usine est dotée d’équipements entièrement automatisés, dont un robot qui empile les sacs de 20 kilos. La Milanaise devient ainsi un joueur assez gros pour alimenter des entreprises d’envergure, autant ici qu’aux États-Unis. « Le marché du bio évolue rapidement. J’ai un client qui produit 3 500 croissants bio à l’heure; ça lui prend de la farine et du beurre bio en conséquence », précise M. Beauchemin.

Les installations misent sur des technologies européennes et comprennent un laboratoire de même qu’un centre de recherche où travaillent à temps plein deux boulangers-pâtissiers. De fait, la meunerie développe des farines et des produits bio (pains, viennoiseries, etc.) qui permettent à ses clients de se démarquer. Une spécialisation qui lui apporte beaucoup d’opportunités, selon M. Beauchemin.

Des achats imposants

Une usine comme celle de Saint-Jean-sur-Richelieu se révèle avantageuse pour l’agriculture. Elle produit actuellement 300 tonnes par jour, ce qui exige un approvisionnement d’environ 1 250 tonnes de grains bio par semaine. Présentement, l’agriculture québécoise ne suffit pas à la demande, ce qui force la meunerie à acheter les deux tiers de ses grains dans le reste du Canada et aux États-Unis. Et sur le terrain, M. Beauchemin se fait un devoir de soutenir les producteurs bio dans le développement de la filière québécoise. L’épeautre, le sarrasin et le blé, évidemment, représentent des marchés à fort potentiel pour les producteurs. 

 

Un aperçu de la méthode d’ensachage de la farine