Actualités 19 avril 2016

Une campagne pour l’étiquetage des OGM

Le groupe de pression Vigilance OGM a lancé hier, devant plusieurs médias, une campagne incitant le gouvernement québécois à déposer un projet de loi imposant l’étiquetage des organismes génétiquement modifiés (OGM). Celle-ci s’intitule « Des OGM dans votre repas? Vous avez le droit de savoir! ».

Cette démarche réclamant l’étiquetage obligatoire des OGM est sérieuse et pourrait cheminer plus rapidement qu’on le pense. Une pétition mise en ligne au www.etiquetageogm.org atteint déjà 1 177 signatures. Mais surtout, le ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis, s’est récemment rendu au Vermont pour prendre connaissance de la nouvelle politique de cet État qui rendra obligatoire l’étiquetage de tous les aliments produits ou vendus contenant des ingrédients issus du génie génétique – une première en Amérique du Nord. Cette politique entrera en vigueur le 1er juillet prochain. Le ministre a également rencontré son homologue ontarien afin de discuter d’une politique commune sur les OGM.

En baisse

Thibault Rehn, coordonnateur de Vigilance OGM à Montréal, estime que l’étiquetage des OGM est essentiel : « C’est une question de transparence envers le consommateur. » Du coup, il juge qu’avec des citoyens mieux informés, l’utilisation d’OGM diminuera. Il mentionne que les OGM ont déjà perdu du terrain, citant la décroissance de 1 % des superficies cultivées à l’échelle mondiale.

« Au Canada, les statistiques font état d’une baisse d’environ 5 % en cultures OGM. Une bonne nouvelle! » souligne-t-il. Plusieurs pays ont également adopté des politiques d’étiquetage. Coïncidence ou non, le titre de Monsanto a enregistré une baisse de 30 % de sa valeur depuis un an.

Des coûts à considérer

Difficile de mesurer l’impact d’une éventuelle politique d’étiquetage sur les producteurs agricoles. Toutefois, les résultats d’une étude commandée par le ministère de l’Agriculture du Québec et datant de 2004 montrent qu’elle engendrerait les coûts suivants :

  • 3,2 M$ par année pour le secteur de la production;
  • 35 M$ en frais d’infrastructures et 20,8 M$ par année pour le secteur de la transformation;
  • 123 M$ d’investissements et 2,5 M$ par année pour les secteurs de la distribution et du commerce de détail;
  • 3,7 M$ pour la mise en place de la réglementation et 1,7 $ par année pour le maintien du système d’étiquetage pour le gouvernement.