Actualités 12 avril 2016

Moins de compaction avec les chenilles

Les rendements sont liés à la santé des plantes. En effet, la performance des cultivars dépend en grande partie de leur environnement immédiat comme la texture du sol et sa capacité de ressuyage. Ainsi, la compaction, ennemi numéro un des racines, affecte directement les rendements.

Depuis l’apparition des pneus à basse pression, on peut mieux contrôler la répartition du poids. Toutefois, les chenilles augmentent la flottaison et diminuent le glissement. Peuvent-elles s’avérer un meilleur choix? Les lignes qui suivent vous apprendront l’essentiel à propos des chenilles.

La réduction du glissement

Grâce à leur grande surface de contact avec le sol, les chenilles ont une meilleure prise que les pneus et glissent moins. Sur les surfaces molles, les pneus requièrent un dérapage afin d’optimiser les performances en traction. Or, ils ne doivent pas dépasser une certaine limite : environ 10 % de dérapage pour un tracteur 4 x 4 et 15 % pour un tracteur à deux roues motrices. Pour les chenilles, c’est environ 4 %. Moins on dérape, plus le transfert de l’énergie du moteur au sol est efficace. On gaspille ainsi moins de carburant.

Deux ou quatre chenilles?

Sur le marché, il existe présentement des tracteurs à deux ou à quatre chenilles. Ceux à deux chenilles offrent une bonne portée et moins de résistance au roulement que ceux à quatre chenilles. Cependant, ils sont plus difficiles à équilibrer, ce qui peut avoir une incidence importante sur la compaction. En effet, lorsque le tracteur est appelé à remorquer de lourdes charges, le transfert de poids sur les roues arrière élimine complètement l’effet de flottaison des chenilles.

De plus, le tracteur à deux chenilles est moins stable sur des terrains vallonneux et, par conséquent, moins confortable pour l’opérateur. Par contre, impossible de tourner lorsque le tracteur remorque un appareil de travail du sol bien ancré. Le tracteur à quatre chenilles est donc plus intéressant mais, pour vaincre sa résistance au roulement, il faut deux fois plus d’énergie, ce qui se traduit par une facture de carburant plus élevée.

La consommation de carburant des tracteurs à chenilles

Les chenilles sont des courroies qui tournent entre deux ou trois poulies. Leur flexibilité dépend des matériaux avec lesquels elles sont fabriquées et de leur épaisseur. Une courroie qui doit fléchir à trois endroits, par exemple, sera plus difficile à faire tourner. La résistance au roulement fait perdre de la puissance et augmenter la consommation de carburant. Un tracteur à pneus consomme de 4 à 8 % de carburant de moins qu’un tracteur à chenilles.

La puissance des chenilles et celle des pneus

Le tracteur à pneus qui roule dans un champ dont la texture de sol est peu cohésive aura probablement un pourcentage de glissement plus élevé que celui qui roule sur une surface de béton. On observe le même phénomène avec un tracteur à chenilles. Si l’on compare le tracteur à pneus et celui muni de chenilles sur une même surface où le dérapage est minime, on constate que le tracteur à chenilles est environ 15 % moins performant que le tracteur à pneus.

Les tracteurs Row Crop et ceux munis de chenilles arrière

La flottabilité des chenilles a poussé les manufacturiers à créer des solutions plus économiques pouvant être utilisées avec des tracteurs conventionnels. Des chenilles peuvent effectivement être installées pour les roues arrière, mais aussi pour les roues avant. Le fabricant québécois Soucy a démontré l’efficacité des systèmes rajoutés. Aujourd’hui, les grandes entreprises offrent aussi ce choix.

Le coût des chenilles

En dressant la liste de vos besoins en matière de flottabilité et de traction, vous serez plus en mesure de décider quoi acheter. Si les chenilles l’emportent, il vous faudra toutefois débourser un montant de 30 à 40 % plus élevé pour votre tracteur. De quoi réfléchir et calculer!

 

Dominic Archambault