Politique 3 septembre 2014

VIDÉO – Chômeurs et fromages à l’agenda de Maxime Bernier

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Les chômeurs qui ne sont pas à la recherche d’un emploi se retrouvent « sur une plage soit à Cuba ou en Floride », a insinué Maxime Bernier, devant le congrès de l’UPA.





« Les statistiques démontrent que 80 % des gens sur l’assurance-emploi [qui se sont fait couper des prestations] n’étaient pas à la recherche d’un emploi parce qu’ils étaient sur une plage soit à Cuba ou en Floride », a résumé le ministre et député de Beauce à propos de la très contestée réforme de l’assurance-emploi.

Une telle déclaration faite devant les producteurs, qui sont confrontés au défi quotidien de recruter de la main-d’œuvre saisonnière, a été accueillie par des « chou » dans la salle, où se trouvaient quelque 400 délégués et producteurs.

Constatant la réaction de l’assistance, le ministre délégué à l’Agriculture a tenté d’expliquer sa position. « On veut s’assurer qu’un travailleur saisonnier soit à la recherche d’un emploi, a-t-il précisé. Il doit dire à son employeur qu’il va travailler avec vous [les producteurs] pendant quelques mois […] pour ne pas perdre sa prestation. »

Dans un point de presse, le ministre a voulu tempérer sa déclaration à propos des chômeurs qui se retrouvent les pieds dans le sable chaud des pays du Sud, selon ce qu’il prétend.

« Faut pas exagérer des anecdotes, quand même, a-t-il répondu à une question posée par la Terre. Il y a eu des cas ou des gens qui n’étaient pas à la recherche d’emploi, qui n’étaient pas au Canada. »

Pas question, dans ce contexte, de reculer. La réforme de l’assurance-emploi ne sera pas modifiée. « On dit aux gens : ‟Soyez actifs” », a insisté Maxime Bernier.

Le président général de l’UPA, Marcel Groleau, qui embauche lui-même des travailleurs saisonniers – ils sont plus de 30 000 au Québec dans le secteur agricole –, n’a pas apprécié les allusions du ministre.

« Ce n’est pas facile de trouver du travail pour les travailleurs saisonniers, et ces gens-là ne sont pas au chômage parce qu’ils le désirent », a dit le président de l’Union, qui exploite une ferme laitière à Thetford Mines.

Une cassette?

Le ministre Bernier était attendu de pied ferme par les délégués de l’UPA. Et il en était conscient. La veille, le ministre de l’Agriculture, son « ami » François Gendron, avait invité les producteurs à « casser sa cassette ».

« J’aime bien François, a-t-il tenu à préciser. Je m’entends très bien avec lui et je pense que vous avez pu voir qu’il n’y a pas de cassette. »

Cassette ou pas, les producteurs ont réservé un accueil plutôt tiède au ministre Bernier. Au micro, le président du Syndicat des producteurs de chèvres du Québec, Robert Camden, s’est même montré cinglant à propos des impacts négatifs de l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne (UE).

« Faudrait qu’on cesse de nous prendre pour des imbéciles! » a-t-il lancé à l’endroit du ministre.

Maxime Bernier a semblé saisir le sens de ces propos. « Nous allons nous asseoir avec mes amis agriculteurs beaucerons et l’UPA. »

C’est-à-dire?

« Si vous nous démontrez qu’il y a une perte de revenu, nous allons vous compenser », a-t-il exprimé. Une déclaration qui a pris la forme d’un engagement, de la part du gouvernement Harper, à trouver des formes de compensation pour les producteurs frappés par cet accord.

« Nous allons trouver d’ici quelques mois une entente. Je vais revenir d’ici quelques mois avec une ovation debout! » a-t-il promis aux producteurs.

Un délégué a murmuré : « On va l’attendre… »

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