Politique 3 septembre 2014

Un budget fédéral sans saveur agricole

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OTTAWA – Un budget marqué par l’obsession du gouvernement Harper d’atteindre l’équilibre budgétaire en 2015, mais surtout, un Plan d’action économique 2014 sans véritable saveur agricole.

Voilà qui résume l’essentiel des mesures contenues dans le budget Flaherty déposé aujourd’hui par le ministre des Finances.

À titre d’exemple, le document de 477 pages ne prévoit aucun engagement financier pour contrer la diarrhée épidémique porcine (DEP) tant redoutée par les producteurs québécois. Aucune allusion, non plus, aux difficultés des producteurs québécois, qui doivent composer avec le désengagement du fédéral dans ses programmes de protection.

Par contre, le gouvernement se dit prêt à signer un chèque de 500 M$ sur 2 ans pour assurer le « soutien » du secteur automobile concentré en Ontario.

Le secteur forestier canadien, davantage associé au Québec, devra se contenter d’une aide beaucoup plus modeste, qui atteindra 90,4 M$ sur 4 ans.

Réaction de l’économiste en chef de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Charles-Félix Ross : « C’est un budget sans saveur pour l’agriculture et qui ne comporte pas de nouvelles mesures pour soutenir le développement de ce secteur. »

Il ajoute : « C’est la poursuite des politiques de Cultivons l’avenir 2, qui se sont traduites par des coupes importantes dans les programmes de sécurité du revenu et dans les ressources affectées à la recherche et l’innovation. »

Salubrité, Internet, main-d’œuvre…

À vrai dire, les principaux éléments touchant l’agriculture se résument en quelques pages.

Il y est notamment question de mesures qui seront mises de l’avant pour « renforcer le système canadien de salubrité des aliments » et de budgets supplémentaires pour « minimiser la probabilité d’exposition » à l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB).

Il est également fait mention de l’importance de brancher les régions rurales et d’offrir un service Internet à large bande plus rapide. Si cela s’avère, Ottawa investira plus de 300 M$ pour y parvenir.

Sujet incontournable : les travailleurs étrangers temporaires. Sans surprise, le gouvernement compte intensifier ses actions afin d’en limiter le nombre, particulièrement dans les régions « à taux de chômage élevé ». L’objectif avoué : faire travailler en priorité les chômeurs canadiens.

« Le gouvernement du Canada est déterminé à réformer le Programme des travailleurs étrangers temporaires pour s’assurer que ce sont des Canadiens qui ont la première chance d’obtenir les emplois disponibles », peut-on lire à la page 92 du document.

Cette mesure touchera-t-elle les producteurs agricoles qui ont recours aux travailleurs du Mexique et du Guatemala?

La Terre est allée aux sources. La réponse est non. En 2014, le secteur agricole bénéficiera encore d’une exemption.

Mais pour combien de temps encore?

Enfin, le document budgétaire revient sur l’accord intervenu en octobre 2013 entre le Canada et l’Union européenne.

Un accord qui, aux yeux du ministre des Finances, « ouvrira de nouvelles perspectives pour tous les volets des secteurs manufacturier, agricole et des services ».

Rappelons que cet accord a fortement indisposé les producteurs québécois de fromages fins.

  Faits saillants…

  • Renforcer le système canadien de salubrité des aliments : 390 M$ sur 5 ans
  • Offrir un service Internet à large bande plus rapide dans les collectivités rurales : 300 M$
  • Soutenir le secteur forestier canadien : 90,4 M$ sur 4 ans
  • Prévenir la propagation de la tordeuse des bourgeons d’épinette : 18 M$ sur 4 ans
  • Le budget 2014-2015 s’élève à 276,3 milliards (G)$