Politique 3 septembre 2014

Diarrhée porcine : Québec intervient

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La diarrhée épidémique porcine (DEP) deviendra demain une maladie à déclaration obligatoire au Québec.

La mesure d’exception entrera en vigueur ce jeudi après une publication dans la Gazette officielle. Après l’Alberta, le Québec devient la seconde province au Canada à adopter cette réserve, ayant jusqu’ici été miraculeusement épargné.

« C’est une bonne nouvelle dans les circonstances, parce que ça nous permet d’être plus prévoyants et d’adopter très rapidement des mesures de précaution, genre isolement », s’est réjoui le ministre de l’Agriculture, François Gendron. En entrevue téléphonique, celui-ci note la vigilance exemplaire démontrée par la filière porcine.

Signe de l’urgence de la situation, ce règlement spécial a été expédié sans prépublication dans la Gazette. La DEP étant devenue maladie à déclaration obligatoire au Québec, les directeurs de laboratoire qui constateront des signes de sa présence dans leur élevage sont dorénavant tenus de le rapporter immédiatement aux autorités.

Rappelons que le virus de la DEP, importé de Chine, est apparu aux États-Unis en avril dernier. Plus de 3 000 cas ont jusqu’à maintenant été répertoriés au sud de la frontière, le virus semant la mort chez les porcelets. En raison d’un marché ouvert avec le Canada, les risques de contamination sont très élevés. D’ailleurs, l’Ontario rapporte, depuis le 22 janvier, 20 cas d’infection de fermes d’élevage, dont 4 nouveaux aujourd’hui. Des premiers cas sont aussi apparus la semaine dernière à l’Île-du-Prince-Édouard et au Manitoba.

Au Québec, aucun élevage n’a été contaminé jusqu’à présent. Toutefois, des tests environnementaux effectués le 14 février ont révélé la présence du virus dans l’environnement d’une ferme en Estrie. Après l’abattoir Olymel de Saint-Esprit dans Lanaudière, le quai de débarquement de l’abattoir de F. Ménard, de l’Ange-Gardien en Montérégie, a également démontré la présence du virus.

Rappelons que la DEP ne pose aucun risque pour la santé humaine ni pour la salubrité des aliments. Par ailleurs, une seconde souche du virus pourrait être apparue dans l’alimentation des porcs. L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) analyse présentement certains produits granulés contenant du plasma porcin. Le fabricant Grand Valley Fortifiers a procédé le 9 février dernier au retrait volontaire de ses produits. Une épreuve biologique, fait savoir l’Agence, a permis de conclure que le plasma contenait un virus actif.