Politique 3 septembre 2014

Visite écourtée du ministre Ritz

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Tel que publié dans La Terre de chez nous

OTTAWA — Retenu à la Chambre des communes pour la tenue d’un vote, le ministre fédéral de l’Agriculture, Gerry Ritz, a dû repousser quelque peu sa présence prévue à l’assemblée annuelle de la Fédération canadienne de l’agriculture (FCA), le mardi 25 février dernier à Ottawa.

Résultat : les délégués ont été autorisés à poser moins de questions qu’à l’habitude au ministre.

Après avoir parlé du plus récent budget fédéral, le ministre s’est attardé à la question de la diarrhée épidémique porcine, dont un cas a récemment été décelé au Québec.

Il a assuré que le fédéral redoublait de prudence afin d’éviter que la situation ne dégénère.

« J’ai demandé à l’Agence canadienne d’inspection des aliments de travailler de près avec l’industrie. L’agence a aussi délivré d’urgence des permis autorisant l’importation de vaccins pour les vétérinaires. Enfin, on inspectera plus soigneusement les camions et les remorques servant à transporter du porc », a précisé Gerry Ritz.

Attendu de pied ferme

Lorsqu’est arrivée la brève période de questions, les trois délégués qui se sont présentés au micro ne l’ont pas fait pour adresser des félicitations au ministre.

Les deux premiers ont dénoncé la qualité du service offert par les compagnies ferroviaires en ce qui concerne le transport du grain dans l’ouest du pays, tandis que le troisième intervenant, Pierre Lampron de la Fédération des producteurs de lait du Québec, a questionné le ministre sur l’accord économique conclu entre le Canada et l’Union européenne (UE).

Ottawa a promis certaines compensations pour les producteurs canadiens, sans pour autant en spécifier la nature. Les producteurs commencent d’ailleurs à s’impatienter.

« Vous voulez une garantie à 100 % ou une garantie à 98 %? » a demandé le ministre à la blague, en référence au pourcentage de droits de douane qui serait éliminé en vertu de l’entente Canada-UE, un commentaire qui a créé un froid dans la salle.

« Il y aura des compensations pour tout impact négatif lié à cette entente. Même le premier ministre l’a dit. Ça démontre l’importance que nous accordons à la gestion de l’offre », a enchaîné M. Ritz, plus sérieusement.

« Mais il y a une certaine contradiction dans ce dossier, alors qu’on entend souvent les producteurs de fromages dire qu’ils gagnent déjà des prix en Europe, qu’ils sont prêts à s’attaquer à ce marché et qu’ils n’ont pas peur de la concurrence », a ajouté le ministre.

Plus tôt au cours de la journée, le vice-président de la FCA et président de l’Union des producteurs agricoles, Marcel Groleau, avait expliqué, en présentant le rapport du Comité du commerce de la FCA, que l’accord économique était complexe puisqu’il avantageait certains producteurs tout en constituant un désavantage pour d’autres.

« Il y a dans cet accord-là des possibilités. Il reste à voir si tout va se concrétiser comme prévu. En même temps, on attend de voir la teneur des compensations pour les producteurs laitiers. Les négociations se poursuivent », résumait M. Groleau.