Politique 3 septembre 2014

De 2 500 $ à 33 000 $ de plus sur les fermes

8318f6936ef88357b680867d3a8e5f01

Tel que publié dans La Terre de chez nous

Les propositions formulées par l’Union des producteurs agricoles (UPA) afin de réviser les programmes de sécurité du revenu pourraient se traduire par une injection de 134 M$ dans les fermes du Québec.

L’impact des mesures avancées représenterait une hausse des revenus annuels des entreprises agricoles variant entre 2 500 $ et 33 000 $.

Ces recommandations ont été présentées au Groupe de travail sur la sécurité du revenu. Au préalable, elles avaient été soumises à l’attention des différentes fédérations et groupes spécialisés qui y ont souscrit de façon unanime, non sans un vif débat. Du jamais vu depuis 20 ans!

Afin de réduire l’iniquité envers les productions sans assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) et sans gestion de l’offre, l’Union suggère à Québec de bonifier le programme Agri-stabilité. Elle recommande ainsi de relever le taux de couverture de 70 à 85 %, tout en ajoutant un mécanisme de redressement et de plafonnement des marges de référence. Il s’agit d’une innovation majeure qui aurait pour conséquence principale de corriger l’effet pervers engendré par le cumulatif de plusieurs mauvaises années sur l’historique d’une entreprise. En ce qui concerne le programme Agri-Québec, l’UPA conseille de relever le taux de contribution de 3 à 3,5 % des ventes nettes admissibles. L’annonce d’un « ponceau » par Québec en décembre dernier a comblé une partie des besoins, soit 10 des 23 M$ requis.

En ce qui concerne l’ASRA elle-même, l’Union croit qu’il importe de retirer le salaire de l’ouvrier spécialisé (SOS) du calcul du revenu spécialisé. Ce salaire serait transformé en un SOS complémentaire afin de reconnaître les heures consacrées par l’exploitant à la gestion de son entreprise. Le coût maximal de la mesure est estimé à 61 M$.

Autre nouveauté, l’UPA propose d’instaurer un programme d’occupation du territoire afin d’assurer le maintien de l’activité agricole dans toutes les régions du Québec. Évalué à 50 M$ par année, le programme profiterait à 9 000 exploitations situées dans des municipalités régionales de comté (MRC) dites prioritaires, soit celles qui sont désavantagées par l’éloignement, la qualité des sols et les unités thermiques. Les entreprises recevraient un paiement moyen de 5 500 $.

Enfin, un nouveau programme baptisé Agri-Québec Plus permettrait de regrouper sous un même vocable l’aide supplémentaire dévolue à Agri-stabilité, le SOS complémentaire, ainsi que les programmes d’occupation du territoire et Agri-Québec.

Le coût supplémentaire des mesures avancées est estimé entre 111 M$ et 134 M$ par année. Avec des surplus évalués à 450 M$ en avril 2015, pense-t-on, La Financière agricole du Québec (FADQ) dispose de la marge de manœuvre pour absorber facilement ce réinvestissement.

tableau1