Actualités 10 février 2016

Les six secrets pour obtenir plus de soya

« C’est le phosphore qui est l’élément nutritif le plus limitant pour le soya », a expliqué le spécialiste américain en physiologie des plantes Fred Below, qui donnait une conférence au Rendez-vous végétal, le 10 février, à Brossard. Une fertilisation mieux adaptée au soya est l’un des six secrets dévoilés par l’expert de l’Illinois.

Cette limitation s’explique par la méthode de fertilisation la plus courante pour le maïs l’année précédente. Cette méthode habituelle n’ajoute pas de fertilisant l’année du soya. La dose typique pour le maïs est alors de 200 kg d’azote par hectare, 100 kg de phosphore et 112 kg de potasse. Or, pour obtenir 4 tonnes à l’hectare de soya, considérant les besoins du maïs l’année d’avant, il manque 32 kg de phosphore à l’hectare dans ce scénario. Cette donnée va à l’encontre de plusieurs autres experts qui se concentrent sur les besoins en potasse du soya.

Les autres secrets à considérer sont la météo, la génétique (variétés), la protection foliaire, le traitement de semence et l’espacement entre les rangs.

Pour la météo, le point à retenir est qu’il faut semer tôt et profiter de toute la saison de croissance.

En ce qui concerne les variétés de soya, Fred Below a mené des essais qui montrent des rendements pouvant osciller de 4,7 à 6,0 tonnes à l’hectare en modifiant seulement la variété.

La protection foliaire est capitale pour protéger les feuilles, en particulier celles du centre du plant qui sont directement responsables d’alimenter les gousses de soya. Il est intéressant de noter que 60 % du rendement provient des gousses du milieu du plant.

Le traitement de semence (fongicide, insecticide, nématicide) joue un rôle similaire et permet une meilleure croissance des plants et une meilleure émergence.

Le sixième secret, mais non le moindre, car il ne coûte pas cher, est un espacement des rangs de 51 cm plutôt que 76 cm. Il s’agirait d’un équilibre optimal pour aller chercher plus de lumière tout en permettant une ventilation suffisante entre les plants et ainsi éviter certaines maladies.

Une tonne de plus à l’hectare

En comparant la régie conventionnelle et la régie améliorée en fonction de ces six facteurs, les données du chercheur montrent que l’impact global de la nouvelle méthode est d’environ 1 tonne à l’hectare de plus en moyenne.

Si on doit choisir d’omettre un des facteurs par manque de temps ou d’argent, l’application de 84 kg de phosphore en bande de 10 à 15 cm sous le rang au semis est le facteur qu’il faut conserver à tout prix puisque si on l’enlève, on perd 0,36 tonne de rendement à l’hectare. Le deuxième plus important à conserver est l’espacement des rangs. On observe une diminution de 0,57 tonne si on revient à la méthode conventionnelle d’espacement. Enlever le fongicide et l’insecticide pour les feuilles fait perdre 0,21 tonne, tandis que se passer de traitement de semence fait perdre 0,17 tonne en moyenne. Il y a un certain effet synergique des six changements de méthode ensemble qui est notable, selon le chercheur.