Actualités 5 février 2016

Pareur d’onglons

Dans le langage populaire, on les appelle les tailleurs de sabots. Quant à eux, Maxime Verville et Raphaël Hossay préfèrent dire qu’ils sont des pareurs d’onglons. Mais qu’importe. Ces amoureux des animaux et passionnés d’agriculture affirment avoir trouvé leur voie.

Alors que le premier a dû renoncer à posséder son propre troupeau laitier faute de détenir les ressources financières nécessaires, le second a été propriétaire d’une ferme pendant quelque temps avant de choisir de faire du parage d’onglons son occupation principale, car c’est une activité qu’il affectionne particulièrement.

Aujourd’hui, Maxime et Raphaël ne retourneraient plus en arrière. Tous deux membres de l’Association des pareurs d’onglons du Québec (APOQ), un regroupement fondé en 2013, ils ont adopté le mode de vie imposé par le métier, qui leur permet de conserver un lien étroit avec les animaux et l’agriculture.

« Je ne suis pas issu d’une famille de producteurs, mais le contact avec les vaches me plaît beaucoup, confirme Maxime. Le fait de rencontrer des clients, de me trouver dans différents environnements jour après jour est aussi très stimulant. Et en bon pareur, je m’emploie toujours à améliorer le confort des bêtes. »

Si le perfectionnement fait partie du quotidien des membres de l’APOQ, les tailleurs de sabots reçoivent d’abord un enseignement de base. En Amérique du Nord, une seule école offre la formation, dans le Wisconsin, aux États-Unis. Chez nous, les connaissances et la technique s’acquièrent encore de manière autodidacte ou se transmettent de personne à personne. « Contrairement au métier de maréchal-ferrant, il n’y a pas de formation au Québec actuellement. Pour devenir pareur certifié et intégrer l’Association, qui compte présentement une trentaine de membres, il faut toutefois se soumettre à un examen administré par des médecins vétérinaires », précise Raphaël.

Maxime est pareur depuis trois ans, et Raphaël, depuis deux ans. Le travail ne manque pas. « Il y avait d’ailleurs une pénurie dans mon secteur, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, et je voulais prendre la relève, mentionne Raphaël. J’en suis même à envisager l’embauche d’une autre personne pour me seconder. »

Que du positif… ou presque

Spontanément,Maxime ne voit que des aspects positifs à son métier, à l’exception peut-être de l’odeur des onglons qui lui colle à la peau et de l’intensité de l’effort physique à fournir dans l’accomplissement de ses tâches. Autrement, il ne perçoit que de l’agrément à prévenir les boiteries et les maladies récurrentes chez les bovins.

« Quant aux qualités requises, il faut de la patience avec les animaux, de la douceur, de la minutie, de la dextérité et un bon sens de l’observation. Il faut aussi être très manuel et travaillant et aimer l’agriculture, mais il y a de l’ouverture et un revenu intéressant pour ceux qui font bien leur travail », insiste Maxime, débordant d’enthousiasme.

 

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