Politique 3 septembre 2014

Paradis riposte coup sur coup aux attaques péquistes

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QUÉBEC – Il y avait de l’orage dans l’air, hier soir, à l’Assemblée nationale, lors de l’étude des crédits agricoles.

Le climat était à l’affrontement et le ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis, a riposté coup sur coup aux attaques de son adversaire péquiste, le député de Berthier, André Villeneuve. Celui-ci a tiré dans toutes les directions dans le but évident de déstabiliser le ministre sur les dossiers chauds du monde agricole. Mais, à chaque reprise, le ministre lui a donné la réplique en s’efforçant de conserver son calme. Cela a donné lieu à des échanges à la fois rudes et virulents qui se sont étirés sur plus de 6 heures, jusqu’à 23 heures, devant la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN).

Incisif

« Le ministre a le devoir de défendre les producteurs », a lancé le député péquiste de Berthier, incisif, après avoir critiqué la position du gouvernement de Philippe Couillard dans le dossier des fromagers québécois, qui se disent sacrifiés dans l’entente de libre-échange avec l’Union européenne. Piqué au vif, Pierre Paradis a aussitôt évoqué les « dégâts péquistes » lors des négociations qui ont été menées alors que le gouvernement de Pauline Marois était au pouvoir. « Vous les avez envoyés se battre au front avec un bras dans le dos! » a-t-il martelé en faisant allusion à la position de faiblesse dans laquelle les producteurs auraient été placés, à leur insu.

Le ministre et député de Brome-Missisquoi a d’ailleurs décoché quelques flèches empoisonnées à son adversaire, en brandissant un texte paru dans La Terre de chez nous qui faisait allusion aux défaites des candidats péquistes dans les circonscriptions agricoles. « Voyez, les candidats péquistes dans les comtés agricoles ont tous subi la défaite », a répété un Pierre Paradis corrosif qui a même parlé d’une « raclée » subie par ses adversaires lors du scrutin printanier.

Des vins québécois… et du homard « protégé »

Il a aussi été beaucoup question de vins québécois lors de cette séance marathon devant la CAPERN, et de la place que les produits locaux devraient occuper sur les tablettes des succursales de la Société des alcools du Québec (SAQ).

Le député libéral d’Huntingdon et whip du gouvernement, Stéphane Billette, a déploré que les vins d’ici occupent seulement 0,85 % du marché. Nettement insuffisant, a renchéri Pierre Paradis, dont le frère Denis possède un vignoble. La situation est toutefois appelée à changer, a-t-il promis, et ça passera par un projet de loi « qui pourrait être déposé cet automne », a confié le ministre à la Terre, à l’issue des travaux.

Cela a semblé satisfaire la députée caquiste de Mirabel, Sylvie D’Amours, dont le conjoint est vigneron à Saint-Joseph-du-Lac. Dans un autre dossier, celui des pêches, Pierre Paradis a évoqué du bout des lèvres que son gouvernement serait disposé à permettre aux producteurs de homards de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine de bénéficier du programme d’assurance stabilisation, au même titre que les producteurs agricoles, avec l’intervention de La Financière agricole du Québec.

Réduction d’effectifs

Et qu’en est-il des crédits alloués au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) au cours de l’exercice 2014-2015?

Il y aura des réductions d’effectifs, a confirmé le ministre libéral. « Mais il n’y aura pas de déséquilibre, a-t-il précisé. Il y aura des gains de productivité. On ne parle pas de mettre personne à pied. » Il y aura tout de même 54 postes supprimés par des départs à la retraite à La Financière agricole du Québec et 91 autres au MAPAQ.