Forêts 3 septembre 2014

L’industrie forestière canadienne redevient rentable

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Le secteur a pris du mieux en 2010, mais d’autres changements importants sont à prévoir.

Les années marquées au crayon rouge sont peut-être chose du passé pour le secteur forestier et papetier canadien. Au colloque annuel du secteur, qui a lieu à Vancouver, PwC (PricewaterhouseCoopers) a révélé que les indices de rendement du secteur canadien étaient redevenus positifs en 2010 avec un rendement du capital investi (RCI) de 3,8 % contre -3 % en 2009. La même tendance se dégage au niveau international alors que les indices progressent, avec à leur tête les États-Unis et les pays émergents.

Les analystes de PwC se montrent aussi prudents quant à l’avenir, alors que de nombreux défis se profilent à l’horizon.

Pour le Canada, la vigueur du dollar canadien plombe le secteur, ainsi que l’incertitude concernant le marché immobilier résidentiel américain. Les exportations canadiennes de produits forestiers aux États-Unis, principal partenaire commercial du pays, ont d’ailleurs baissé de 50 % depuis 2005. Les exportations de bois d’œuvre aux États-Unis pourraient également être de nouveau contestées.

En raison du contexte mondial et des bouleversements qui affectent le secteur, PwC s’attend à voir se conclure d’autres transactions majeures dans les prochains mois. Mais surtout, les industries du secteur devront trouver de nouvelles applications aux produits forestiers avec la promesse d’ouvrir d’importants débouchés. PwC identifie trois filières : la conversion des fibres de bois en nouvelle application, les domaines du chauffage, de la production d’électricité, des biocarburants et des produits chimiques, et la promotion du bois comme matériau de construction avec la combinaison d’autres matériaux.

Il est à prévoir que des partenariats devront avoir lieu pour concrétiser les projets.

D’autre part, le secteur continuera de se rationaliser dans les domaines traditionnels, particulièrement là où la demande diminue. La R&D devrait jouer aussi un rôle déterminant sur les tendances du marché, mais la progression sera graduelle, autant du côté des gains que de l’offre des produits.

« Les sociétés continueront de réagir aux changements radicaux du secteur, conclut Frédéric Bouchard, leader national du groupe Transactions, secteur des produits forestiers, du papier et des produits d’emballage, que ce soit par des regroupements d’entreprises, des désinvestissements, la fermeture d’usines ou la compression des coûts, mais avec une rigueur qui garantit le maintien des rendements de leur activité principale et leur permettra de retrouver le soutien de leurs investisseurs, dont beaucoup ont été découragés par les rendements médiocres du secteur. »