Actualités 14 décembre 2015

La nouvelle norme bio resserre le contrôle des OGM

Après deux ans de travaux, le gouvernement fédéral a publié la nouvelle norme biologique. Celle-ci impose à chaque producteur de grains biologiques de mettre en place des mécanismes pour prévenir la contamination de ses récoltes par les organismes génétiquement modifiés (OGM).

De fait, malgré la bonne volonté des agriculteurs, plusieurs lots de maïs, de soya et de canola biologique affichent actuellement un certain pourcentage d’OGM. Parmi les stratégies possibles énoncées dans la nouvelle norme, on propose aux producteurs de faire analyser leurs semences, de pratiquer des semis différés, etc. On suggère aussi une distance d’isolement de 300 m entre un champ de maïs bio et un champ de maïs génétiquement modifié, et même une distance de 3 km entre les champs de canola biologique et ceux qui sont génétiquement modifiés.

Seuil de tolérance

C’est officiel : il n’y aura pas de seuil de tolérance permis concernant la présence d’OGM. Rappelons que certains producteurs biologiques souhaitaient un seuil où par exemple 1 % d’OGM serait permis. Ils soulignaient que dans la réalité de l’agriculture d’aujourd’hui, où les cultures génétiquement modifiées sont très répandues et les problèmes de contamination très fréquents, faire disparaître toute trace d’OGM est pratiquement impossible.

D’autres agriculteurs se positionnent contre le concept du seuil, avançant que les consommateurs de produits biologiques ne veulent tout simplement pas d’OGM dans ce qu’ils achètent. « J’aurais bien voulu qu’il y ait un seuil de tolérance afin de permettre aux producteurs de s’ajuster à la réalité. Car présentement, juste de trouver des semences de canola ou de maïs sans aucune trace d’OGM, c’est possible, mais ce n’est vraiment pas évident!

Par conséquent, plusieurs producteurs ne veulent plus cultiver du canola biologique sachant que leur récolte, même avec tous les efforts requis, risque de se faire déclasser à cause de la contamination », explique Jacques Dallaire, copropriétaire d’une ferme de cultures commerciales biologiques au Lac-Saint-Jean.

Mentionnons aussi que les producteurs qui demandaient le droit de cultiver une part de leurs champs sous régie biologique et une autre sous régie conventionnelle en production parallèle ont également essuyé un refus devant le comité de révision. L’exploitation agricole doit viser une conversion complète au biologique de toute sa production, dit la norme.