Actualités 10 décembre 2015

Un nouveau marché pour les producteurs de bleuets

Vingt millions de dollars, ce sont les retombées que pourrait engendrer la nouvelle méthode d’extraction et de purification des antioxydants – les anthocyanes – contenus dans les bleuets sauvages.

Le Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ) vient d’obtenir un brevet canadien pour son procédé unique, ce qui permettra aux producteurs de bleuets sauvages d’accroître leur part de marché dans les prochaines années. « Il y aurait un potentiel de 10 à 15 millions de livres de bleuets sauvages produits pour faire des extraits et des concentrés d’anthocyanes », affirme le directeur général du Syndicat des producteurs de bleuets du Québec (SPBQ), Gervais Laprise.

Quatre-vingt-dix-huit pour cent de la production de bleuets sauvages est congelée à la récolte et divisée en grades selon la taille et la qualité des petits fruits. Plusieurs grades ont été testés lors de la phase expérimentale, le grade « jus » offrant les meilleurs résultats en ce qui concerne la concentration d’anthocyanes.

Même les résidus d’extraction sont une source d’éléments nutritifs de qualité présentant un potentiel de vente intéressant. Certains sont très riches en fibres (70 %) et représentent une excellente source d’énergie et d’oméga-3, d’autres sont riches en sucre naturel et produisent un sirop.

Le potentiel de marché est là. Les ventes américaines d’ingrédients alimentaires à valeur ajoutée ont dépassé les 8,5 G$ en 2014 et la demande mondiale en concentrés d’anthocyanes croît de 7 % par année. Néanmoins, il reste plusieurs étapes à franchir avant la commercialisation, déclare M. Laprise. On estime qu’on pourra voir les premières ventes dans les cinq à huit prochaines années, ajoute le directeur général du SPBQ.

Les anthocyanes sont reconnus pour leurs propriétés bénéfiques pour la santé, notamment contre le vieillissement cellulaire et dans la prévention du cancer. On les utilise actuellement dans l’industrie comme colorant alimentaire naturel.