Actualités 21 octobre 2015

À la ferme Juar, grandir, c’est la liberté

À la ferme laitière Juar de Coaticook, on n’a pas hésité à améliorer les équipements et à embaucher. Pas pour devenir plus gros,mais pour devenir plus libres!

COATICOOK — « Quand on a commencé à prendre de l’expansion, ça nous a permis d’aller chercher deux employés à temps plein. De cette façon, on a pu leur confier de plus en plus de responsabilités et avoir du temps à nous », confie Serge Boivin, 48 ans, qui a acheté la ferme familiale en 1998 avec sa conjointe de quatre ans plus jeune, Annie Lévesque.

Diplômée en administration à l’Université de Sherbrooke, celle-ci ajoute : « On n’a jamais arrêté de grossir. Mais chaque fois, c’est pour se donner une meilleure qualité de vie. » Cette qualité de vie n’est pas qu’une expression à la mode pour ces parents de trois filles âgées de 16 à 20 ans. Bon an mal an, ils font un voyage dans le Sud, en Europe ou en Afrique, selon l’inspiration du moment et les occasions qui se présentent.

Le temps libéré ouvre toute grande la porte à des activités à l’extérieur de la ferme. Serge a choisi d’offrir ses services à La Coop fédérée. Il siège aujourd’hui à l’exécutif national, où il est appelé de temps à autre à participer à des congrès à l’étranger. Il profite de ces voyages pour prolonger ses séjours et faire de nouvelles découvertes.

Tout aussi engagée, Annie s’investit de son côté à la Coopérative d’utilisation de machinerie agricole,qui regroupe 48 fermesde la région de Coaticook. Sa formation et son expérience en font également une administratrice de choix à la compagnie d’assurance Promutuel.

Depuis l’achat d’une ferme voisine en 2013, l’exploitation compte plus de 500 acres dont 325 en cultures, principalement en fourrages, maïs ensilage et soya. Tous les espaces de l’étable sont occupés par les 120 vaches en lactation sur 135, dont les trois quarts sont enregistrées.

Une équipe solide

Les deux agriculteurs l’admettent d’emblée : cet équilibre entre la ferme, la famille et la vie sociale serait plus difficile à atteindre sans une solide équipe derrière eux. Réjean, le frère de Serge, est l’homme de confiance du couple. « Réjean, c’est pas mal le boss à la ferme, lance Serge sur un ton rieur. Quand je reviens d’un congrès ou d’une fin de semaine de formation et que j’arrive à l’étable, c’est lui qui me dit quoi faire et où les choses sont rendues. »

Derrière le contremaître s’activent une dizaine d’employés à temps partiel, selon les compétences et les disponibilités de chacun. « Tout le monde doit participer à la traite. Mais pour le reste du travail, on y va d’après ce que chacun a de mieux à offrir », indique Serge. Pour garder ses effectifs le plus longtemps possible, l’administratrice Annie s’assure que chacun reçoit un salaire équitable. Le taux horaire est ajusté selon une grille qu’elle a soigneusement élaborée, en y intégrant la formation et les expériences. Et tout est rigoureusement déclaré afin que les travailleurs aient droit aux programmes gouvernementaux. « On a une employée enceinte qui va nous quitter bientôt pour son congé de maternité, relate-t-elle. C’est la première fois que nous devons gérer une situation comme celle-là. »

Annie Lévesque et Serge Boivin trouveront une solution à ce problème comme ils le font depuis qu’ils ont choisi d’établir une cinquième génération de Boivin sur cette terre magnifique, dont l’altitude est l’une des plus élevées dans tout le Canada. Quand on a grandi dans ces conditions, on ne doit pas s’étonner de toujours viser haut.

 

Serge Denis