Forêts 2 septembre 2014

Québec accouche d’une stratégie pour la forêt

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La très attendue stratégie pour donner de l’oxygène à l’industrie forestière vient d’être dévoilée par le ministre des Ressources naturelles, Clément Gignac.

Sur cinq ans, Québec prévoit dépenser 268 M$ afin d’encourager des projets porteurs au sein de l’industrie québécoise des produits forestiers. La Stratégie 2012-2017 « propose une vision d’avenir », a résumé le ministre Gignac, lundi, lors d’une conférence de presse pré-électorale. Il était flanqué, entres autres, des ministres Julie Boulet et Sam Hamad.

« Cette stratégie indique des pistes structurantes pour faire de l’industrie forestière un secteur moderne, diversifié, innovant et adapté à l’évolution des marchés. (…). Un véritable changement de cap est en cours et nous devons être prêts », a prédit le ministre des Ressources naturelles.

Selon lui, ces grandes orientations permettront de modifier le secteur de la fabrication des produits du bois, à ouvrir de nouveaux marchés à l’industrie des pâtes et papiers et à favoriser les investissements dans la production bioénergétique. On souhaite privilégier la diversification pour optimiser la valeur de la fibre de bois. On cherchera également à mettre au point de nouveaux produits comme les papiers intelligents, les bioplastiques et les produits biochimiques.

Sur l’enveloppe de 268 M$, une somme de 170 M$ proviendra du Fonds Valorisation Bois. Ce fonds sera capitalisé par Investissement Québec, par l’entremise du Fonds du développement économique, à hauteur maximale de 95 M$. Le Fonds de solidarité FTQ y versera jusqu’à 75 M$.

Un accueil favorable

La Fédération québécoise des municipalités (FQM) a réagi positivement. « Dans ce contexte (de crise forestière) il importe de se doter d’une vision d’ensemble de la question forestière », a réagi le maire de Batiscan et administrateur de la FQM, Christian Fortin. Cette nouvelle vision encouragera, notamment, la biomasse forestière.
Il ne cache pas que les 250 communautés en région qui dépendent de l’exploitation du bois réclament depuis un certain moment des actions concertées de la part du gouvernement. Il rappelle que le Québec des régions traverse une crise « d’une ampleur et d’une durée sans précédent ». Les emplois ont été éliminés par milliers et les usines ont cessé de tourner, conséquence du ralentissement économique aux États-Unis, et d’une surcapacité de production.

« Nous sommes satisfaits mais c’est avec le temps qu’on sera en mesure de mesurer l’impact et les résultats d’une telle stratégie », a-t-il confié à la Terre. Il a fait ces commentaires en l’absence du président de la Fédération, Bernard Généreux, en vacances, et qui serait sur le point de confirmer sa candidature pour le Parti Québécois, dans Blainville, en vue des élections prévues en août.

La Fédération souhaite maintenant que le gouvernement mette de l’avant une politique sur la forêt de proximité.