Actualités 5 octobre 2015

Partenariat transpacifique : le malheur des uns fait le bonheur des autres

Salué par les producteurs exportateurs et décrié par les éleveurs sous gestion de l’offre, le Partenariat transpacifique (PTP) s’avère un accord commercial fort complexe. La Terre résume les principaux gains et concessions en agriculture.

Le PTP force les productions sous gestion de l’offre à concéder plus de terrain aux produits importés de la zone Asie-Pacifique, notamment les États-Unis, la Nouvelle-Zélande et l’Australie. Du côté du secteur laitier, les concessions varient selon les produits. Pour le lait, les importations profiteront d’une augmentation du contingent tarifaire de plus de 8 000 tonnes/an jusqu’à atteindre 50 000 tonnes pour les cinq premières années du PTP. Par la suite, le contingent sera haussé de 1 %/an pour les 13 années subséquentes (voir tableau). À titre d’exemple, le contingent tarifaire passera à 50 500 tonnes la 6e année et à 51 005 la 7e, et ainsi de suite pour frôler les 57 000 tonnes au bout de 13 ans.

Le Canada accepte également d’éliminer ses barrières tarifaires (tarifs hors contingents) sur le lactosérum sur une période de 10 ans, la margarine sur une période de 5 ans et les concentrés de protéines à partir de l’entrée en vigueur de l’accord. Le Canada s’est assuré que la Commission canadienne du lait puisse poursuivre ses activités.

Du côté des œufs, le contingent tarifaire passera à 16,7 millions sur une période de 5 ans, par des hausses annuelles de 2,7 millions de douzaines. Il continuera de croître de 1 %/an au cours des 13 années suivantes.

Pour leur part, les œufs d’incubation concéderont l’entrée d’un million de douzaines au bout de 5 ans. Ces quantités augmenteront de 1 %/an au cours des 13 années suivantes.

Pour le poulet, le contingent tarifaire passera de près de 4 000 à 23 000 tonnes sur 5 ans. Par la suite, il augmentera de 1 %/an pour les 13 années subséquentes. Le contingent tarifaire du dindon augmentera de 583 à 3 500 tonnes, suivi d’une augmentation de 1 %/année sur 13 ans.

Gagnants

À l’opposé, les productions exportatrices, telles que les grandes cultures, tireront profit du PTP. Pour le bœuf, dès l’entrée en vigueur de l’accord, le Japon abaissera immédiatement ses tarifs de 38,5 à 27,5 % sur la viande fraîche et congelée. Sur une période de 15 ans, les tarifs atteindront 9 %.

Bien que les modalités de réduction et d’élimination des barrières tarifaires s’avèrent complexes, le porc canadien profitera également d’une plus grande ouverture du marché nippon. Les exportateurs de sirop d’érable, de bleuets et de canneberges bénéficieront aussi de l’élimination des tarifs, notamment au Japon, au Vietnam et en Malaisie.

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