Environnement 2 septembre 2014

Un coup de pouce du fédéral pour Logistik Unicorp

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Le fabricant d’uniformes reçoit plus d’un million de dollars pour développer le potentiel du chanvre.

Logistik Unicorp a reçu 1,1 M$ de la part de Technologies du développement durable Canada pour développer ses projets visant à utiliser de la fibre de chanvre et de lin dans la fabrication d’uniformes. L’entreprise de Saint-Jean-sur-Richelieu nourrit d’ambitieux projets de remplacer la fibre de coton, dont les prix ont explosé dans les derniers mois sur les marchés financiers, en plus d’être de culture plus difficile et coûteuse.

« On est en train de développer la filière. On va acheter une grande partie de la récolte de Saint-Amable », explique Lofti Harrabi, directeur de la recherche chez Logistik, qui était accompagné de deux autres représentants de la compagnie lors d’une conférence de presse à Saint-Amable, le 14 juillet, où 16 hectares de chanvre ont été semés le 2 juin. Un producteur de Lanaudière et un autre de Mauricie font également partie des premiers fournisseurs de chanvre de Logistik. Le chanvre vient entre autres remplacer la culture de la pomme de terre qui n’est plus possible sur certaines terres en raison de la présence de nématodes dorés, sauf en rotation de trois ans.

La fibre de chanvre est par ailleurs beaucoup plus résistante que celle de coton et offre une meilleure protection contre la chaleur, en plus d’être naturellement antibactérienne. Bref, un énorme potentiel pour les vêtements de protection que Logistik fabrique pour l’armée ou les pompiers et qui nécessitent 50 tonnes de coton par an. « C’est notre but de remplacer tout le coton par le chanvre », explique M. Harrabi. L’entreprise souhaite construire une usine de décorticage et de transformation du chanvre au Québec, d’ici une année.

La culture du lin est aussi envisagée sérieusement au Bas-Saint-Laurent. Selon Radio-Canada, le Centre local de développement de La Mitis veut implanter un réseau de production et de transformation du lin dans la région. Au moins 13 producteurs seraient prêts à cultiver cette plante et l’organisme entend présider à la construction de la première usine de transformation primaire du lin au Québec.

Ottawa a investi en tout 13,2 M$ dans quatre entreprises québécoises, les trois autres sociétés étant BioAmber de Montréal, Northex Environnement de Contrecœur et TM4 situé à Boucherville.

En tout, ce sont 17 entreprises du pays qui ont reçu un total de 53 M$ pour des technologies dites « propres », dans les domaines de l’agriculture, des transports, de l’énergie et de gestion des déchets, afin d’atteindre le stade de la commercialisation. Selon le gouvernement, 550 M$ auraient déjà été investis dans cette filière et 40 M$ devraient s’ajouter, comme prévu dans le dernier budget fédéral.