Environnement 2 septembre 2014

Un circuit court pour la biomasse

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Le secteur agricole du Témiscouata au Bas-Saint-Laurent met le cap sur le carburant vert.

Une dizaine de producteurs agricoles et acéricoles ainsi que d’organismes de soutien viennent de créer l’entreprise coopérative Agroénergie de l’Est, afin de développer un circuit court en
biomasse énergétique dans ce territoire de 22 000 habitants en utilisant une plante herbacée appelée panic érigé.

Le producteur agricole Jacques Boucher fait partie de ce groupe. « Deux entreprises acéricoles de 5000 et de 25 000 entailles ont utilisé un évaporateur à la granule de panic érigé au cours de la dernière année et nous avons constaté une baisse des coûts d’énergie de 50 %. Des pourparlers sont engagés pour que trois autres producteurs s’équipent d’évaporateurs à la granule de panic érigé. »

Les promoteurs se donnent comme objectif de remplacer un million de litres de mazout d’ici cinq ans en augmentant le nombre d’hectares en culture de cette plante. « Avec 1000 hectares, on pourrait fournir tous les évaporateurs d’eau d’érable du Témiscouata. Au cours des trois prochaines années, on va continuer nos tests et cultiver cette plante qui prend trois ans pour parvenir à maturité. Après, on peut la récolter chaque année pendant 15 ans sans ensemencer à nouveau », explique M. Boucher.

Une usine de granules pourrait aussi voir le jour selon la demande et le nombre d’évaporateurs installés. « Le panic érigé requiert pour la récolte les mêmes équipements de ferme. On ne s’embarquera pas dans des frais énormes tant qu’on n’aura pas développé toute l’expertise de la culture du panic érigé sur une grande échelle. Actuellement, nous avons près de 90 hectares d’ensemencés, alors qu’il y a trois ans, il s’agissait d’un rêve », poursuit le producteur.

Cette nouvelle culture permettra de garder ou de remettre en production des terres qui sont présentement non utilisées dans les villages témiscouatins. Densifié en granules, ce produit contribuera aussi à diminuer à la fois les gaz à effet de serre en plus d’augmenter l’efficacité des exploitations agricoles. « Pour la mise en marché du sirop d’érable, ce sera tout un avantage si l’on tient compte du fait que le produit constitue le résultat de l’utilisation d’une énergie verte. Le carbone aura été absorbé par la plante, sans compter le fléchissement appréciable du transport sur des centaines de kilomètres pour livrer du mazout. »

La Coopérative de solidarité espère aussi obtenir éventuellement une aide financière publique aux énergies vertes pour faciliter l’achat de nouveaux équipements.