Environnement 2 septembre 2014

Une plante du temps des mammouths revit!

55adc04356c521445962c0f57bb14ce8

Des scientifiques russes ont réussi à faire pousser une plante à fleurs dont les fruits étaient conservés dans le sol gelé depuis 32 000 ans.

Il s’agit de la plus vieille graine encore viable jamais découverte, puisque le précédent record avait été établi avec des graines de dattiers de 2 000 ans.

Les chercheurs David Gilichinsky et Svetlana Yashina de l’Académie des sciences de Russie fouillaient le pergélisol à la recherche de vestiges ancien en Sibérie orientale. Ils ont trouvé les graines à l’intérieur de tanières gelées d’écureuils préhistoriques à 38 mètres de profondeur, un peu comme celle du film L’ère de glace.

Il aura fallu combiner trois fruits immatures et utiliser la culture in vitro pour faire revivre la silene stenophylla, une petite plante à fleurs blanches courante dans la région. La datation au carbone indiquait que les graines avaient près de 32 000 ans. Les fleurs de silene ont ensuite été fécondées par du pollen de la même époque. Une deuxième génération a donc été cultivée.

Les chercheurs ont remarqué que cet ancêtre de la silene actuelle disposait de racines qui poussaient plus doucement et donnait des fleurs aux pétales moins serrées. Selon eux, ces caractéristiques devaient permettre de mieux résister à la dernière période glaciaire. La découverte russe donne du crédit au récent projet de stockage de millions de semences du monde entier à -18 °C dans un bunker en Norvège. On sait maintenant qu’il est possible de « ressusciter » des graines de dizaines de milliers d’années lorsqu’elles sont conservées au froid.

Reconstituer le monde des mammouths

Les chercheurs ne se contentent pas de leur découverte extraordinaire puisqu’ils espèrent maintenant trouver des animaux de la même époque. Dans les mêmes couches de sol gelé, ils ont trouvé aussi des restes de mammouth, de rhinocéros laineux, de bison, d’espèces de chevaux et de cerfs. Des scientifiques japonais s’intéressent aussi à la recherche de tissus d’animaux bien conservés dans le but de les cloner d’ici 2050 à partir de leur ADN. S’ils y parviennent un jour, on pourrait donc recréer l’environnement préhistorique avec des mammouths qui broutent le même pâturage qu’à cette époque lointaine. Voilà du moins une version un peu moins effrayante que celle envisagée dans le film Jurassic Park!