Environnement 2 septembre 2014

De l’eau dans le gaz…de schiste

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Pas question pour le gouvernement Charest d’adopter un moratoire permanent sur le gaz de schiste.

Le ministre de l’Environnement, Pierre Arcand, ne voit pas l’urgence de cimenter la proposition amenée par l’opposition péquiste, qui réclame une interdiction totale de tout projet d’exploitation et de fracturation du gaz de schiste au Québec. Le PQ a obtenu l’appui des députés de la CAQ (Coalition Avenir Québec) dans sa croisade souterraine.

Cette question a fait l’objet d’une motion mercredi à Québec.

La députée de Vachon et porte-parole de l’opposition officielle en matière de mines, de gaz de schiste et gaz à effet de serre, Martine Ouellet, a tenté sans succès de déstabiliser le ministre Arcand, mercredi, lors de la période des questions. « Les Québécois ne veulent pas du désastre de la Pennsylvanie. Est-ce que le gouvernement libéral peut enfin prendre ses distances des gazières et voter avec nous tous pour un moratoire ? », lui a-t-elle demandé.

Réponse du ministre de l’Environnement : « Pour nous, le moratoire c’est la non responsabilité, c’est le refus d’aborder les questions délicates, c’est le refus d’accepter la principale recommandation d’un organisme comme le BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement), et c’est laisser le soin aux autres de déterminer ce qui est bon pour le Québec».

Le ministre Arcand en a rajouté. Selon sa prétention, la position du gouvernement serait à la fois « rigoureuse, respectueuse et surtout sécuritaire pour les Québécois ».

Il n’en fallait pas tant pour faire bondir de son siège la députée péquiste : « Quand il dit que c’est une position sécuritaire, je ne sais pas ce qu’il fait avec les fuites de méthane, la pollution de l’eau potable et de l’eau souterraine, les émissions de gaz à effet de serre. Sécuritaire on repassera ! »

Pierre Arcand a voulu se faire rassurant en précisant qu’en Pennsylvanie, des milliers de puits sont exploités de façon commerciale depuis des années, tandis qu’au Québec, « on n’a pas (encore) fait d’exploitation commerciale », a-t-il évoqué. Il a rappelé qu’une trentaine de puits font l’objet d’inspections. Il croit qu’il faut « favoriser la recherche scientifique au Québec » pour déterminer « ce qui se passe sur ces questions ».

Or, selon le Parti Québécois, il n’y a pas de questions à se poser. Le parti d’opposition exige sans succès depuis l’été 2010 un moratoire sur tout projet lié au gaz de schiste. Il apparaît cependant que les gazières ne sont pas pressées de fractionner le sous-sol québécois, compte tenu de la faiblesse des prix sur les marchés.