Actualités 10 août 2015

Le drainage, pas juste une question de gestion de la nappe phréatique!

En agriculture, nous devons souvent composer avec un ensemble de caractéristiques formant la genèse propre d’un sol.

Ainsi, l’eau qui envahit continuellement nos champs (fonte des neiges, fortes pluies, etc.), celle qu’on appelle eau de surface, ne circule en général pas seulement verticalement à travers le profil, mais aussi horizontalement.

Le chemin emprunté par l’eau de surfacevarie en fonction des types et des couches de sol (sol lourd sur sol léger ou vice-versa), de la dénivellation du terrain, de la profondeur du sol et des chemins artificiels créés par le travail de la terre. Par conséquent, cette eau s’accumule parfois là où elle reste piégée : baissières, replats, bas de pente ou cuvettes.

Quelques options pour se débarrasser de l’eau qui stagne

  1. La piéger avant qu’elle entre dans la parcelle (canal le long du boisé, avaloir, etc.).
  2. La rediriger vers l’extérieur du champ (remplissage, nivellement, etc.).
  3. La capter et l’acheminer hors du champ (puits d’infiltration, avaloir, tranchée filtrante, etc.).

Il est essentiel de faire un bon diagnostic, afin de vérifier s’il s’agit d’eau de surface ou d’eau provenant d’une nappe élevée et de recommander le ou les bons aménagements. Ce diagnostic permet aussi de repérer les couches indurées et de déterminer s’il faut sous-soler. Les zones compactées sont souvent liées au passage répété de la machinerie en conditions humides. Certaines pratiques peuvent par ailleurs être recommandées pour aider le sol à retrouver ses propriétés naturelles de percolation.

Ces mesures correctrices doivent parfois être appliquées sur une parcelle au complet à cause de la nature du sol ou si la capacité d’infiltration naturelle de ce dernier est réduite en raison de travaux de la terre excessifs ou réalisés dans de mauvaises conditions. Si la nappe phréatique est basse ou simplement absente, le drainage souterrain n’améliorera pas les conditions de surface. Dans une telle situation, les travaux de captage de l’eau ou de modelage du terrain permettent d’améliorer l’égouttement de surface, surtout si on les combine avec des pratiques comme le travail minimal, la rotation des cultures, le chaulage, etc. Le sol retrouvera alors ses propriétés absorbantes : il se ressuiera en surface en temps critique et emmagasinera de l’eau en profondeur pour les périodes plus sèches.

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Brigitte Gravel, agronome
Club agroenvironnemental de la Gaspésie-Les Îles