Élevage 2 septembre 2014

Un p’tit bonheur, ces poulaillers enrichis

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Le poulailler enrichi de Maurice Richard a coûté près de 40 % de plus que prévu, mais l’éleveur ne reviendrait pas en arrière.

Loin du devis originel de 1,1 M$, la construction d’un poulailler enrichi à la Ferme Paul Richard et fils inc. de Rivière Héva, en Abitibi, a coûté 1,5 M$, un dépassement de 400 000 $. Maurice Richard n’y trouve pourtant rien à redire : « On est vraiment satisfaits, on a juste hâte de transformer le deuxième poulailler… probablement en 2014! »

C’est qu’un mois après le transfert au système enrichi, tous les indicateurs de sa ferme sont au beau fixe : la mortalité du nouveau troupeau a chuté de moitié, les poules pondent plus jeunes (94 % à 22 semaines) et les œufs sont de deux à trois grammes plus gros.

Le système enrichi, constate M. Richard, coûte de 30 à 40 % plus cher que le système conventionnel, mais il pense que « les producteurs québécois sont rendus là! »

Un retour aux sources

Le système enrichi, c’est son mérite premier, alloue 80 % plus d’espace (750 cm2) aux oiseaux pour s’ébattre. Cette norme enrichie, dite norme Europe 2012, où elle sera obligatoire l’an prochain, améliore les conditions faites aux pondeuses qui disposent d’un nid pour pondre, d’un coin où gratter le sol et d’un perchoir pour la nuit.

De ce côté-ci de l’Atlantique, seuls les Richard et une ferme avicole californienne sont déjà passés au système enrichi. Le plus gros producteur d’œufs canadien, Burnbrae Farms, emboîtera sous peu le pas avec un poulailler de 55 000 poules. Plus au sud, la Humane Society, principale organisation pour la protection des animaux aux États-Unis, vient de conclure un accord avec la United Egg Producers prévoyant que tous les producteurs d’œufs américains passeront au système enrichi d’ici 2030 : un investissement de 4 G$.

Gestion moderne

Dans ce système dit enrichi, l’œil d’un automate (dispositif automatique de gestion) contrôle les lumières du nouveau poulailler, actionne le tapis automatique ramassant les œufs et les volets d’aération, régit la température, la ventilation et les distributions quotidiennes d’eau (4600 litres) et de moulée (3000 kilos) pour 28 000 pondeuses.

Un système d’éclairage à diode électroluminescente (DEL) permet en plus de recréer les conditions naturelles d’éclairage, incluant les levers et couchers de soleil. Des études publiées dans le Wall Street Journal dès la fin des années 1980 constataient déjà que les poules élevées dans ces conditions « vivent plus longtemps, ont un comportement moins agressif, produisent davantage d’œufs, qui contiennent 25 % moins de cholestérol ».

Qui dit mieux?