Forêts 17 juin 2015

Pas de plan conjoint unique dans le bois

SAINT-GEORGES DE BEAUCE — Les producteurs forestiers des différentes régions du Québec ne relégueront pas leurs 13 plans conjoints aux oubliettes pour vendre leur bois.

Après avoir jonglé avec l’idée de se doter d’un plan conjoint unique couvrant l’ensemble du Québec, le conseil d’administration (CA) de la Fédération des producteurs forestiers du Québec a convenu de ne pas y donner suite.

Au terme de son 46e congrès, qui avait lieu récemment à Saint-Georges de Beauce, la Fédération s’est vu confier « le mandat d’entreprendre une initiative » visant la mise en place d’un plan conjoint unique d’ici cinq ans. La résolution, présentée par André Roy, président du Syndicat des producteurs forestiers du sud du Québec, a été adoptée sur grande division, 32 voix contre 30.

« Je vais travailler pour que les gens continuent à se faire confiance et que le bateau arrive à bon port avec tous ses morceaux », avait alors réagi Pierre-Maurice Gagnon, président de la Fédération fraîchement réélu par acclamation. Quelques minutes plus tard, le CA rejetait la proposition soumise par André Roy, président du Syndicat des producteurs forestiers du sud du Québec.

« Un plan conjoint unique, a-t-il affirmé, on est rendus là. Les deux tiers de ce qu’on vend, c’est dans le sciage. Aujourd’hui, on ne négocie pas le principal produit qu’on vend. C’est un non-sens. »

L’idée d’un plan conjoint unique, rappelle la Fédération a posteriori, circule déjà depuis 40 ans, les pour et les contre étant partagés. Elle estime donc qu’un changement de cette ampleur nécessite d’abord une consultation élargie de tous ses membres.

« Un plan conjoint provincial n’est pas la seule option, précise Marc-André Côté, directeur général de la Fédération. L’amélioration des organisations de propriétaires et de producteurs forestiers au niveau régional va renforcer le pouvoir politique à l’échelle provinciale. »

Placé sous le thème « Changer pour mieux servir les producteurs forestiers », le congrès visait aussi à trouver des moyens d’améliorer leurs conditions. Au fil des ans, démontrent les indicateurs compilés par la Fédération, l’environnement d’affaires s’est dégradé.

« C’est plus dur de faire du bois qu’il y a 10 ans », résume Marc-André Côté, soulignant qu’une meilleure utilisation de la forêt privée pourrait créer 10 000 nouveaux emplois.

Les délégués ont ainsi adopté une résolution réclamant entre autres un taux de taxation distinct pour les boisés sous aménagement forestier. De plus, ils demandent la création d’un régime d’épargne et d’investissement sylvicole permettant de mettre à l’abri de l’impôt une partie du revenu forestier. Cet argent servirait par la suite à financer des travaux d’aménagement effectués lors des années subséquentes.

Le ministre des Forêts, Laurent Lessard, a dit « adhérer fortement » à cette proposition, prévoyant qu’elle va entraîner « une révolution » qui va libérer autant le monde que le bois.