Régions 19 mai 2015

Au Mouton blanc, les employés prennent part à toutes les décisions

Depuis 15 ans, la fromagerie Le Mouton Blanc à La Pocatière a su se bâtir une réputation enviable grâce à la qualité de ses fromages dont fait partie sa célèbre Tomme du Kamouraska.

BAS-SAINT-LAURENT — Au chapitre de la gestion de leurs ressources humaines, les propriétaires Pascal-André Bisson et Rachel White se distinguent. Assis devant son ordinateur où une photo de son équipe est affichée sur l’écran, M. Bisson énumère les pratiques que sa conjointe et lui ont mises en place pour que les employés soient heureux de travailler autant à la fromagerie qu’à la bergerie.

Bons salaires

Dans le monde agricole, la main-d’œuvre est souvent perçue comme un mal nécessaire pour lequel on essaie de payer le moins cher possible, explique d’emblée M. Bisson. À la fromagerie Le Mouton Blanc, c’est le contraire. « Nous versons de très bons salaires à nos employés », mentionne-t-il. À son avis, il n’est pas tant difficile d’avoir des employés que d’en trouver de bons qui vont choisir de rester. Et qu’on le veuille ou non, l’aspect salarial est un facteur de rétention important. « Des employés bien payés sont plus portés à rester et à s’investir au sein de l’entreprise », croit-il. Au Mouton Blanc, on n’hésite pas quand l’un d’eux doit s’absenter pour un congé de maladie. Et lors des congés spéciaux, ce sont les propriétaires qui s’occupent de tout.

Le Mouton Blanc emploie quatre salariés à temps plein, qui comptent entre une et cinq années de service : Mélanie Martel, technicienne en transformation alimentaire pour la fromagerie, Karine Dionne, technicienne en santé animale pour la ferme, Gisèle Bois, qui travaille à l’affinage, et Joanie Dubé, qui partage son temps entre la fromagerie et la bergerie. À cette équipe, s’ajoutent trois employés à temps partiel et des stagiaires durant la saison estivale.

Engagement, formation, évaluation

Un point majeur dans la relation qu’entretiennent Pascal-André Bisson et Rachel White avec leurs employés est qu’ils prennent part à toutes les décisions d’affaires. « Si un employé a un intérêt à devenir partenaire, on est prêt à en discuter », note M. Bisson. Même à l’embauche d’un travailleur, ceux déjà en place ont leur mot à dire. « Il faut qu’il y ait des atomes crochus avec le reste de l’équipe », affirme-t-il. De plus, ajoute le fromager, les employés s’impliquent en recherche et développement. Ils contribuent à la création des nouveaux produits depuis la recette jusqu’à la fabrication.

M. Bisson cite la formation comme un autre point important au sein de l’entreprise. Le personnel y a accès de façon continue sans limites budgétaires.

Chaque année, une rencontre d’évaluation est prévue et les problèmes sont réglés dès qu’ils surgissent. Fixant des yeux la photo sur l’écran de son ordinateur, l’employeur précise qu’elle a été prise lors de la dernière sortie annuelle du groupe, dans un vignoble. Une sortie de groupe a lieu chaque année dans un coin différent du Québec. Cela fait partie des avantages de travailler au Mouton Blanc.

La relève

Dans la mi-cinquantaine, M. Bisson n’est pas encore préoccupé par sa relève. Au contraire, sa conjointe et lui pensent davantage à de nouveaux projets « On est une jeune PME et nous sommes encore au stade du développement de l’entreprise », dit-il.

L’entrevue se termine. Juste avant de franchir la porte qui sépare le bureau de la boutique, le fromager s’arrête, se retourne et ajoute : « Chaque employé a son fromage gratuit et reçoit l’équivalent de deux agneaux par année. On paye aussi leur forfait de téléphone cellulaire personnel. »

 

Le Mouton blanc a été sélectionné par le Centre d’emploi agricole de la Fédération de l’UPA du Bas-Saint-Laurent pour représenter cette région dans le cadre de Ma ferme, mon monde, orchestré par AGRIcarrières, comité sectoriel de main-d’œuvre de la production agricole. L’objectif est de récompenser les exploitations qui se démarquent par leurs bonnes idées en gestion des ressources humaines.