Politique 5 mai 2015

Pierre Paradis inquiet pour la gestion de l’offre

QUÉBEC — La gestion de l’offre est plus que jamais menacée, s’inquiète le ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis.

« S’il fallait que ça tombe, a-t-il dit ce matin lors de l’étude des crédits agricoles, ce serait une catastrophe. Voilà pourquoi on a besoin de travailler fort, se regrouper et parler d’une seule voix. La menace vient d’Ottawa. »

Pierre Paradis est « en mission », a-t-il insisté. « C’est certain que le secteur va subir des pressions », a-t-il appréhendé, faisant référence aux enjeux liés aux prochaines ententes internationales, notamment dans la zone Asie-Pacifique, qui compte un bassin de 800 millions de consommateurs.

S’il fallait que les États-Unis utilisent le fast-track [l’autorisation de promotion du commerce] pour l’Asie-Pacifique, a-t-il alerté, on se retrouverait, ici, devant un fait accompli pour le lait et les “plumes”.

Le ministre de l’Agriculture a répété, devant les parlementaires de la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN), qu’il avait travaillé en étroite collaboration avec son homologue de l’Ontario, Jeff Leal, afin d’exposer la situation dans une lettre conjointe transmise au ministre fédéral de l’Agriculture, Gerry Ritz.

Travailleurs étrangers

La gestion de l’offre n’est pas le seul souci du ministre québécois. Les nouvelles contraintes touchant les travailleurs étrangers temporaires risquent de faire mal aux transformateurs alimentaires.

Un transformateur du Québec s’est fait offrir par l’État de New York de déménager là-bas, où il n’y a pas de problèmes avec les travailleurs étrangers, a soulevé le ministre. C’est préoccupant.

Quant à savoir comment il serait possible de faire fléchir le fédéral, Pierre Paradis soumet cette solution : « Il va y avoir des élections cet automne. »

Le ministre, qui était en verve ce matin, a abordé l’enjeu de la relève agricole et a dit s’attendre à ce que le surplus de La Financière agricole du Québec soit de 150 M$ en 2015-2016. « Je touche du bois », a-t-il résumé.

L’étude des crédits agricoles se poursuit jusque tard ce soir.