Élevage 2 septembre 2014

Farm Bill : nouvelle gestion de l’offre

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Une première mouture de la politique agricole américaine (Farm Bill) a été approuvée par un comité sénatorial.

Le comité sénatorial sur l’agriculture, la nutrition et la foresterie a adopté le projet par un vote de 16 contre 5. Cette approbation par des représentants des deux principaux partis laisse présager une adoption plus hâtive que prévu cet automne. Il est toutefois important de comprendre que le Farm Bill est encore loin d’être approuvé par une majorité des deux chambres du Congrès américain.

Le Farm Bill du comité sénatorial contient notamment une réforme en profondeurs du soutien au secteur laitier américain. On y envisage en effet un programme de stabilisation du prix qui protègerait une marge de profit d’au moins 4 $ par 100 livres de lait. Il s’agirait d’un programme volontaire qui fonctionnerait avec des primes payées par les producteurs. Une prime de près de 1 $, par exemple, pourrait couvrir 8 $ de diminution de marge. En complément, le projet de loi introduit une forme de gestion de l’offre qui viserait à diminuer la production de lait lorsque le prix flanche et que le programme cité plus haut doit intervenir.

« Ceux qui choisiront de participer au programme de protection des marges seront également assujettis au programme de stabilisation du marché qui leur demandera de réduire l’offre de lait lorsque les marges sont faibles », a commenté Jerry Kosak, président de la National Milk Producers Federation (NMPF), qui se montre satisfait du projet de loi. La modification législative proposée par le comité sénatorial contient par ailleurs plusieurs dispositions pour assurer une plus grande transparence du marché des produits laitiers aux États-Unis.

Rappelons que les producteurs de lait américain tiennent à un filet de sécurité important afin d’éviter une répétition des pertes de quelque 20 milliards de dollars encaissées lors de la crise des prix mondiaux de 2009.

Toujours dans le but d’éviter un effondrement du marché, le NMPF avait par ailleurs déjà recommandé à Washington de ne pas ouvrir le marché aux produits laitiers de Nouvelle-Zélande dans le cadre du Partenariat transpacifique (TPP). Les producteurs américains estiment que le principal exportateur néo-zélandais profite d’une situation de quasi-monopole et infligerait des pertes de quelque 20 milliards de dollars en 10 ans aux producteurs de lait américains. Une partie de l’industrie américaine serait également menacée.

Des économies de 23 milliards de dollars

Le projet de Farm Bill du comité sénatorial contient également d’importantes coupures pour un total de 23 milliards de dollars. Les programmes de conservation de l’environnement ainsi que certains paiements directs seront réduits. On cesserait notamment de payer pour des cultures qui ne sont pas réellement produites.