Élevage 29 août 2014

Intégration a sa place, soutient Délimax

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La popularité croissante de l’intégration n’est pas un phénomène exclusif au secteur porcin.

L’arrivée dans l’élevage ovin de Délimax, qui a fait sa marque dans la production et la transformation de veaux de lait et de grain, soulève un tollé chez les producteurs d’agneaux.

Ceux-ci craignent en effet que l’entreprise basée à Saint-Hyacinthe ne s’empare du secteur ovin avec le modèle d’intégration qu’elle préconise. Une intention que nient avoir les dirigeants de Délimax.

« Je suis encore agriculteur », fait valoir d’entrée de jeu le président de la compagnie, Fabien Fontaine. Son bras droit, André Blais, qui s’occupe de la division ovine, trouve pour sa part « assez dérangeant » d’être mal perçu de la sorte. À son avis, l’intégration a sa place au soleil au même titre que l’élevage indépendant.

L’incursion de Délimax dans la production ovine québécoise remonte à 2007. Déjà actif du côté du Brésil et des États-Unis, où son abattoir transforme une fois et demie les volumes du Québec, et voyant qu’ici, le nombre d’agneaux commercialisés chutait malgré la hausse de la demande, Fabien Fontaine décide de tenter l’aventure dans la Belle Province. « Nous avons démarré avec un modèle de parc d’engraissement pendant deux ans, mais la rentabilité n’était pas là », explique-t-il. En 2008, l’homme d’affaires achète des troupeaux opérants. Encore aujourd’hui, il continue de préconiser cette formule. « Nous préférons travailler avec les éleveurs existants. L’éleveur, c’est la pierre angulaire du système », soutient-il.

Réponse aux critiques

Fabien Fontaine se défend de voler des parts de marché aux éleveurs existants. « C’est le contraire. Un après l’autre, les producteurs arrêtent. » André Blais ajoute : « Il y a beaucoup de misère humaine. Selon nos éleveurs, nous permettons de maintenir des fermes en activité. »

Depuis 2007, M. Fontaine a investi des millions de dollars pour améliorer les fermes de son réseau. « Malheureusement, les banquiers ne veulent pas investir, note-t-il au passage. Actuellement, nous avons une fenêtre pour la consommation d’agneaux, une occasion. La clientèle le demande, et l’agneau n’est pas là. »

Délimax compte déjà près d’une dizaine de sites en Montérégie, dans les Cantons-de-l’Est et au Bas-Saint-Laurent. « Nous avons l’objectif de remplir les commandes, sinon nous perdons des marchés. L’agneau, c’est la seule viande qui va continuer de monter au cours des 20 prochaines années au Canada. Le Brésil va en avoir, des agneaux, et eux, ils ne s’obstinent pas avec l’intégration », tranche l’intégrateur