Élevage 29 août 2014

Veaux d’embouche : des prix qui dépassent les prévisions

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Tel que publié dans La Terre de chez nous

Depuis le redémarrage du circuit des encans spécialisés de veaux d’embouche à la fin d’août, les prix affichent de la vigueur.

C’est un soulagement pour les éleveurs, qui craignaient que les records fracassés par les cours du maïs ne tirent le marché vers le bas.

La saison des encans spécialisés bat son plein depuis maintenant quelques semaines, et déjà des tendances se dégagent. « Nous appréhendions beaucoup que les gens de parcs d’engraissement décident de vendre leur maïs plutôt que d’entrer des veaux, mais les acheteurs sont au rendez-vous », se réjouit Thérèse Carbonneau, présidente du comité mise en marché, veaux d’embouche à la Fédération des producteurs de bovins du Québec (FPBQ).

Au début de l’automne, le responsable de la mise en marché du secteur à la Fédération, Daniel Zuchosky, s’attendait à voir fléchir le marché de 0,20 $/lb par rapport aux excellents prix du printemps. L’écart s’est plutôt élevé à environ 0,08 $/lb.

Ainsi, début septembre, les prix s’avéraient comparables à ceux de l’automne 2011. Depuis quelques semaines, ils s’approchent avantageusement de ceux du printemps. « Les prix remontent un peu chaque semaine. Nous avons de bons prix, mais notre coût de production n’est pas atteint », précise cependant Thérèse Carbonneau.

La bonne conjoncture actuelle se veut une surprise pour plusieurs engraisseurs. « Normalement, quand le maïs est cher, ça se reflète sur le prix des veaux, note Réjean Turgeon, propriétaire d’un parc d’engraissement de plus de 2000 bouvillons. Par contre, il y a beaucoup moins de veaux sur le marché. »

La récolte 2012 s’annonce donc plus maigre que les 160 000 veaux de 2011. « Depuis les premières semaines de ventes, les volumes sont inférieurs de 10 % à ceux de l’an dernier », calcule Mme Carbonneau. Il s’agit là d’une conséquence directe de la réduction de la taille du cheptel reproducteur au Québec, qui a atteint un creux en dix ans en passant sous la barre des 200 000 têtes. Au cours des sept dernières années, le nombre de vaches a chuté de 20 %, illustre d’ailleurs Mme Carbonneau.

Outre la diminution de l’offre de veaux, la présence de courtiers ontariens dans les maisons d’enchères du Québec alimente la hausse des prix.

Pronostic

Pour l’instant, « la saison est bien partie », résume Thérèse Carbonneau, qui invite ses confrères à consulter le site Info-Prix de la FPBQ pour suivre l’évolution du marché.

De son côté, Daniel Zuchosky surveille du coin de l’œil les marchés à terme des bouvillons à la Bourse, les « futures » dans le jargon. Alors qu’ils devraient se situer autour de 2,00 $/lb, les contrats plafonnent plutôt aux alentours de 1,85 $/lb. « Ça refroidit un peu les parcs d’engraissement », explique-t-il. Fort heureusement, le fléchissement des prix du maïs, passés de 350 à 275 $/tonne, donne plus de marge de manœuvre aux engraisseurs.

Depuis près de trois mois, le spécialiste de la commercialisation des veaux constate que les marchés à terme sont en dents de scie. « C’est vraiment une année imprévisible pour tout le monde. Mais malgré cette incertitude, les gens de parcs ont embarqué », conclut-il.

Bref, bien malin qui pourrait prédire les tendances des prochaines semaines.