Régions 13 mars 2015

Réussir tout en encourageant la main-d’œuvre locale

Situées dans une région éloignée des grands centres, Les Serres Frank Zyromski emploient 80 travailleurs locaux. Pour s’assurer de leur fidélité, l’entreprise a développé et mis en place une formule gagnant-gagnant dans sa gestion des ressources humaines.

HAUTES-LAURENTIDES — C’est devenu une pratique très courante pour une entreprise horticole ou agricole qui prend de l’ampleur d’embaucher des travailleurs étrangers au moment de la production ou de la récolte. Ils sont hypertravaillants, très disponibles, et une fois qu’on a commencé avec eux, il est difficile de s’en passer, s’est souvent fait dire Louise St-Arnaud, copropriétaire et responsable des ressources humaines aux Serres Zyromski. Quant à elle, elle ne voit pas vraiment la différence. La main-d’œuvre étrangère est assujettie aux lois d’ici et l’entreprise qui l’embauche doit la loger et assumer ses frais de transport aérien. Pour elle, cela revient au même.

Au fil des ans, avec l’augmentation du personnel, la gestion des ressources humaines s’est imposée d’elle-même. « Je crois que nous avons bien relevé le défi depuis 25 ans! » affirme Mme St-Arnaud. Parmi son personnel, plusieurs ont plus de 10 années de service. L’horticulture demeure une grande industrie axée sur la production. Chaque employé a un horaire strict à respecter et un niveau de rendement à atteindre. Au bout de 3 600 heures de travail, l’employé devrait arriver à 100 % du rendement de production, mentionne Mme St-Arnaud. L’entreprise jouit d’un faible taux de roulement, même dans un secteur où il n’y a du travail que 4 mois par année.

Une formule gagnant-gagnant

« L’écoute est la base de tout et avec un peu de jugement, on obtient une formule gagnant-gagnant. Ce n’est pas toujours le salaire qui retient un employé, mais plutôt l’élimination de petits irritants. Nous avons développé beaucoup d’expertise dans notre approche avec les employés. On les encourage à émettre des commentaires. C’est souvent très facile et peu coûteux. Nous ne pouvons pas offrir des salaires faramineux dans notre domaine, mais nous pouvons offrir de bonnes conditions de travail. C’est ce qui fait que nos employés aiment revenir », explique Mme St-Arnaud.

Approche diversifiée

Afin d’uniformiser la formation,des employés formateurs parrainent, soutiennent et accompagnent les nouveaux employés. Les travailleurs sont rencontrés individuellement après 300 heures puis toutes les 600 heures afin de faire un suivi sur ce qui va bien et ce qu’il y a à améliorer. Les employés participent à toutes les étapes de la production, ce qui évite les mouvements répétitifs et la redondance au travail.

Une politique familiale permet à quiconque a un enfant de moins de 12 ans de commencer à 8 h 30 plutôt qu’à 8 h. L’entente de travail comprend une échelle salariale, une prime pour les heures supplémentaires et une prime de fin de semaine. « Mais on travaille très fort pour qu’il n’y ait pas d’heures supplémentaires parce qu’on croit beaucoup à l’équilibre », souligne Mme St-Arnaud.

Le comité de santé et sécurité au travail est très actif et on voit à ce que tout soit sécuritaire. Pour contrer les maladies musculo-squelettiques, un programme d’étirements est offert durant les heures de travail. Les employés profitent d’un grand gymnase comprenant des équipements d’entraînement et d’autres incitatifs pour les encourager au conditionnement physique. De bonnes chaussures sont fournies.

Une grande cafétéria bien fenestrée a été aménagée. Trois rencontres sociales ont lieu durant l’année, dont le party Fin de saison des boutures qui, sous la forme d’un 5 à 7 vins et fromages, est précédé d’une journée ludique ou informative en santé et sécurité au travail.

« Le prochain défi sur le plan du personnel sera de trouver de la relève pour remplacer mes parents », fait remarquer Nicolas Zyromski, agronome de formation et copropriétaire de l’entreprise. Prévoyante, Louise St-Arnaud répond qu’elle a déjà entamé le processus de préparation de sa relève.

 

Les Serres Frank Zyromski ont été sélectionnées par le Centre d’emploi agricole de la Fédération de l’UPA Outaouais-Laurentides pour représenter cette région dans le cadre du concours Ma ferme, mon monde orchestré par AGRIcarrières, comité sectoriel de main-d’œuvre de la production agricole. L’objectif est de récompenser les entreprises agricoles qui se démarquent par leurs bonnes idées en gestion des ressources humaines.

 

Murielle Yockell
Collaboration spéciale