Élevage 29 août 2014

Un premier pas vers un service pancanadien de traçabilité

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Tel que publié dans La Terre de chez nous

Le Canada fait un pas de plus vers le déploiement d’un système de traçabilité du bétail d’un océan à l’autre, avec la création de Services de traçabilité agricole du Canada (STAC).

À l’heure actuelle, les initiatives de traçabilité se concentrent au Québec et dans l’Ouest du pays. Dans la Belle Province, Agri-Traçabilité Québec (ATQ) gère le système d’identification permanente et de traçabilité dans les productions de bovins, d’ovins et de cervidés. Les animaux doivent être identifiés dès la naissance.

L’équivalent d’ATQ dans l’Ouest, l’Agence canadienne d’identification du bétail (ACIB), possède le même mandat dans les secteurs bovin, ovin et l’élevage de bisons. Là-bas, les animaux sont toutefois identifiés à la sortie de la ferme.

Les deux organisations ont récemment conclu un accord pour la mise en place de STAC, un nouveau service intégré de transmission des données pour l’ensemble du Canada.

STAC devra ainsi gérer le système national de traçabilité multiespèces. Dans un premier temps, une base de données devra être mise sur pied à l’échelle du pays. La recherche du meilleur outil pour y arriver a été confiée à la firme Samson, Bélair, Deloitte et Touche. Cette dernière a arrêté son choix sur Agri TraceTM, l’application web développée par ATQ. Les ressources d’ATQ seront d’ailleurs sous-contractées, et ses bureaux hébergeront la base de données. « Notre expertise est reconnue et nous sommes mis à profit », se réjouit la directrice générale de l’organisme, Marie-Christine Talbot. La banque de données devrait être opérationnelle dans 18 à 24 mois, estime-t-elle. Quant au règlement fédéral concernant l’identification des sites, des animaux et de leurs déplacements, il est attendu pour 2016.

Jusqu’à l’assiette?

La nouvelle structure pancanadienne ne change rien pour les agriculteurs du Québec. « Au Québec, nous sommes en avance sur le reste du pays », reconnaît d’ailleurs la directrice générale d’ATQ. Ici, la traçabilité se termine actuellement à l’abattoir. Néanmoins, la deuxième phase d’un projet pilote visant le déploiement du système de la traçabilité des animaux de l’abattoir jusqu’à l’assiette des consommateurs vient de débuter. Cette dernière étape s’avère difficile. « Ne pas perdre le numéro d’identification de l’animal, c’est une chose, mais se rendre jusqu’au détaillant, c’est une autre histoire, affirme Mme Talbot. Les détaillants possèdent leurs propres systèmes de gestion, que ce soit pour les inventaires ou les rappels. La traçabilité se fera quand ces entreprises vont percevoir qu’il y a un avantage à cette information, une demande du marché », constate la directrice générale d’ATQ. Les résultats du projet pilote sont attendus pour 2014.