Élevage 29 août 2014

Veau de lait : un antibiotique cause des maux de tête

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Un antibiotique non homologué pour son utilisation en production animale détecté dans des reins de veaux de lait complique les opérations de la compagnie Écolait, l’un des principaux joueurs de cette filière au Québec.

Lors de leur entrée en élevage, les petits veaux laitiers se montrent particulièrement sensibles aux infections.

À la fin du mois de juillet, des analyses du programme national de surveillance des résidus chimiques de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) sur des échantillons de reins de veaux prélevés à l’abattoir Écolait, ont démontré la présence de résidus de doxycycline.

Antibiotique à large spectre, la doxycycline est utilisée en médecine humaine pour traiter une panoplie d’infections telles que respiratoires, urinaires et gastro-intestinales. Le produit est largement employé en Europe dans les élevages de veaux, a expliqué à la Terre, Arthur Batista, vice-président et directeur général des opérations chez Écolait. Il peut aussi être utilisé au Canada même s’il n’y est pas homologué pour un usage vétérinaire.

À la suite de la détection de la doxycycline dans les reins de veaux de lait, l’ACIA a déterminé que les foies, vendus pour la consommation humaine, pourraient également contenir des résidus. Le taux détecté dans les reins des veaux d’Écolait respectait toutefois les normes européennes, a spécifié M. Batista. L’industrie du veau travaille actuellement avec l’ACIA et Santé Canada sur la question de l’utilisation des antibiotiques dans la production de veau puisque lors de leur entrée en élevage, les petits veaux laitiers se montrent particulièrement sensibles aux infections, a illustré Arthur Batista.

Réactions

À la fin juillet, l’ACIA a demandé à Écolait de mettre en place un plan d’action pour prévenir la distribution des produits potentiellement contaminés par l’antimicrobien. « Comme les mesures correctives proposées par la compagnie n’étaient pas jugées suffisantes, l’ACIA a décidé en date du 9 août 2013 d’effectuer des tests sur tous les foies et les reins de veaux abattus à cet établissement », a indiqué Elena Koutsavakis, porte-parole de l’Agence, dans un courriel acheminé à la Terre.

Pour sa part, Écolait a demandé l’arrêt total d’utilisation de la doxycycline à l’intérieur de l’ensemble de sa chaîne d’élevage, soit près de 140 fermes québécoises, qui produisent plus de 71 000 veaux de lait annuellement, a déclaré l’abattoir dans un communiqué de presse diffusé en réaction à un premier article publié par le quotidien La Presse. « En partenariat avec l’ACIA, Écolait a décidé de façon préventive de ne pas commercialiser les reins et a mis en place un programme d’échantillonnage de détection de doxycycline afin de s’assurer que les foies ne contiennent pas de résidus », a précisé l’intégrateur.

Écolait fait ainsi vérifier quotidiennement la présence de doxycycline par un laboratoire reconnu par l’ACIA. Cette dernière en autorise la mise en marché lorsque tous les résultats d’analyse d’un lot de production s’avèrent négatifs. Depuis le 22 août, tous les tests effectués ont démontré que les foies sont conformes et aptes à être commercialisé, assure Écolait. Comme mesure préventive additionnelle, l’entreprise rejette tous les reins de tous les veaux.