Élevage 29 août 2014

Changements souhaités dans la mise en marché du porc

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Tel que publié dans La Terre de chez nous

Les Éleveurs de porcs du Québec attendent beaucoup de la négociation en cours en vue du renouvellement de la convention de mise en marché du porc au Québec.

« On veut des changements, mais avec une certaine continuité », avance David Boissonneault en entrevue avec la Terre. Trois points principaux sont discutés avec les acheteurs.

D’abord, les Éleveurs visent une amélioration des revenus. « On est rendu qu’on livre les porcs les plus lourds au Canada et qu’on offre une sécurité aux abattoirs », soutient le président de l’organisation de producteurs. La référence américaine avec le fameux rapport LM_HG201 demeurerait la base, mais une certaine modulation permettrait de bonifier le prix reçu. Cette bonification devra quand même faire en sorte de conserver un secteur « concurrentiel » sur les marchés internationaux. Le président des Éleveurs fait valoir que plusieurs défis ont été relevés au cours des dernières années comme la question du poids, des estomacs pleins et des tatouages. « On est prêts à relever d’autres défis », ajoute David Boissonneault, qui donne l’exemple du porc sans ractopamine ou du bien-être animal. Ces deux enjeux pourraient d’ailleurs s’avérer utiles pour profiter de l’accord de libre-échange qui se dessine avec les pays de l’Union européenne.

Parallèlement aux négociations avec les acheteurs, les Éleveurs sont également en discussion avec le gouvernement du Québec en ce qui concerne le soutien au revenu. « Il faut des règles claires pour quatre à cinq ans », estime le président, qui pense que le filet de sécurité de revenus est essentiel pour favoriser un climat propice à l’investissement et au développement. Le récent resserrement de l’assurance stabilisation (ASRA) a fait mal aux producteurs de porcs. La question de l’intégration n’est pas ciblée quand on parle de modifications à l’ASRA. « Il y a déjà une modulation de la prime pour les intégrateurs », indique le président, qui ajoute qu’il pourrait toutefois y avoir une « meilleure répartition entre les maillons » de la filière.

Le deuxième point majeur qui se trouve dans le collimateur des Éleveurs de porcs est la question des assignations aux abattoirs. Le but recherché consiste à obtenir plus de « souplesse » et d’être « moins captifs » d’un abattoir en particulier. Pour le moment, le processus de réassignation est jugé trop complexe. David Boissonneault pense que cet aspect pourra être négocié, d’autant plus que plusieurs acheteurs souhaiteraient aussi des modifications aux assignations.

« Les deux groupes [indépendants et intégrés] étaient en demande là-dessus », indique le président. Si un nouveau mécanisme va de l’avant, cela permettrait aux intégrés de changer d’acheteur plus facilement. Malgré tout, l’organisation de producteurs ne prévoit pas qu’il y aurait des mouvements de masse dans les assignations.

Un troisième point important sera à l’ordre du jour des négociations en cours. Il s’agit de la coordination entre les producteurs, les transformateurs et les distributeurs. « Les acheteurs doivent adapter leur mise en marché », estime David Boissonneault, qui pense que des efforts permettraient de mieux coordonner l’offre des abattoirs avec les besoins des grands distributeurs. De cette façon, le marché local serait mieux desservi et il serait possible d’identifier le porc du Québec à l’année. L’exportation demeurera quand même majeure avec plus de 70 % des volumes. « On est prêts à se coordonner tant sur les exportations que sur le local », indique M. Boissonneault, qui ajoute qu’une bonne coordination au niveau local permet de cibler un marché plus rentable avec une valorisation des coupes.