Actualités 29 août 2014

Déjà les vendanges!

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On dit que le malheur des uns fait le bonheur des autres : alors que ses voisins producteurs se chagrinaient de la sécheresse, Charles-Henri de Coussergues se réjouissait du temps chaud et sec qui jaunissait son gazon et, par contrecoup, gorgeait de sucre ses raisins.

« Les visiteurs au vignoble cet été se désolaient pour moi de mes pelouses, mais je leur répondais qu’un gazon sec veut dire un vigneron heureux », s’exclame au téléphone le propriétaire du vignoble de l’Orpailleur, qui en est à ses 27es vendanges.

Les vendanges débutent en effet plus tôt qu’à l’accoutumée cette année, un phénomène qui s’est produit aussi l’an dernier. Depuis le 9 septembre, M. de Coussergues est à pied d’œuvre dans son vignoble où il a commencé tranquillement la récolte de raisins blancs destinés à la fabrication de mousseux. Habituellement, la saison ne s’amorce qu’aux alentours du 20 septembre sur le domaine. Il n’est pas le seul à avoir débuté plus tôt; selon ses informations, plusieurs collègues produisant du vin blanc ont aussi entrepris les vendanges.

D’année en année, la saison de culture des raisins se rallonge. Depuis 30 ans qu’il cultive les vignes au Québec, M. de Coussergues a observé que la production commence deux semaines plus tôt au printemps et se prolonge tard en octobre, alors que la dernière semaine de septembre signifiait souvent la fin de la saison, il y a quelques années. « En l’espace de 30 ans, on a gagné près d’un mois, ce qui est énorme », explique le viticulteur, un phénomène qu’il a aussi observé en France.

En plus d’être précoces, les vendanges s’annoncent très bonnes à l’Orpailleur, avec 20 % de plus de raisins qu’en temps normal, après une récolte dans la moyenne en 2010, marquée par le gel tardif de mai.

La qualité serait aussi au rendez-vous pour 2011. Après la pluie du printemps qui a fait craindre le pire, la sécheresse et la canicule de juillet ont provoqué le stress hydrique, responsable de la densification du sucre dans le fruit. Doit-on s’attendre à une année qui pourrait entrer dans les annales? Le propriétaire de l’Orpailleur demeure prudent, mais admet que tout le monde est content du déroulement de la présente année.