par Danielle Jacques, agronome, CRAAQ

Drôle d’oiseau pour certains, oiseau fascinant pour d’autres, la pintade domestique est reconnue pour la finesse de sa chair qui se rapproche de celle de la perdrix. Qui ne s’est pas délecté au moins une fois d’un suprême, d’une cuisse ou d’une fricassée de pintade habilement préparés? Pour ceux et celles qui aimeraient entreprendre un petit élevage de pintades, que ce soit pour en faire une activité commerciale ou pour le plaisir de cuisiner la pintade plus souvent, voici quelques recommandations.

Un oiseau qui a du caractère
La pintade est un oiseau nerveux qui est sujet aux affolements. On dit qu’il suffit qu’une pintade s’effraie pour que toute la bande l’imite. Une pintade peut courir rapidement, voire s’envoler sur une certaine distance lorsqu’elle se sent menacée. Pour contrôler cette frayeur et la panique, les éleveurs commerciaux maintiennent une faible intensité lumineuse dans leurs poulaillers et s’efforcent d’exécuter les opérations quotidiennes toujours à la même heure afin de réduire le stress des oiseaux.

Le petit éleveur ou l’éleveur amateur qui aménage un petit poulailler et une volière grillagée attenante doit aussi tenir compte de ce trait de caractère. Qui plus est, la pintade est un oiseau très bruyant. Le cri du mâle est particulièrement strident. Élever des pintades implique donc d’être suffisamment éloigné des voisins pour leur éviter ce désagrément.

L’élevage en bref
Pour le démarrage d’un petit élevage, on peut utiliser un bâtiment existant pourvu d’une bonne isolation, bien ventilé naturellement, nettoyé et désinfecté au préalable. Une bonne litière, composée de copeaux de bois mou secs et exempts de bran de scie, mélangés ou non avec de la paille hachée de bonne qualité, est essentielle. On la remplace au besoin (zones humides, etc.) pour qu’elle conserve ses propriétés, notamment sa capacité d’absorber l’humidité, et pour préserver la santé des oiseaux. Selon la saison, l’isolation du poulailler et la chaleur dégagée par les pintades réduisent les besoins en chauffage, mais les pintadeaux (jeunes pintades) ont besoin d’une source de chaleur localisée jusqu’à ce que leur emplumement soit complété. Du côté de l’alimentation, idéalement et pour optimiser la croissance, on adapte la texture de la moulée à l’âge des oiseaux, passant d’une moulée de mouture fine – plus facile à ingérer pour les pintadeaux – à une moulée en granules, puis en cubes. La mouture fine peut néanmoins être servie tout au long de l’élevage. De l’eau doit être offerte à volonté.

Il est possible de se procurer des pintades de 1 jour ou des sujets plus âgés auprès de certains couvoirs et éleveurs. La pintade élevée pour sa chair est généralement abattue vers l’âge de 12 semaines, ce qui donne une carcasse éviscérée d’environ 1 kilogramme. Le rendement en viande est élevé, le squelette étant fin et léger. Les œufs de la pintade sont par ailleurs délicieux. En principe, une femelle peut commencer à pondre vers l’âge de 16 à 17 semaines, mais cet âge varie en fonction des conditions d’élevage.