Actualités 29 août 2014

Deux réussites contre les forces du marché

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Fonterra et la gestion de l’offre sont deux structures que les producteurs laitiers se sont donné pour tirer profit du marché.

Selon Hugh Campbell, professeur de sociologie à l’Université d’Otago, en Nouvelle-Zélande, « il ne faut pas se laisser avaler par le modèle à taille unique où le seul gagnant est le consommateur mondial ». Les producteurs laitiers du Canada et de la Nouvelle-Zélande ont plus de points en commun qu’ils ne le pensent. « Ils ne sont pas en concurrence sur les marchés mondiaux et leur principal concurrent, c’est Coca-Cola. »

Fonterra

La politique néolibérale adoptée en 1984 en Nouvelle-Zélande a causé une crise majeure des revenus des agriculteurs avec le retrait des subventions.

« Le lait et l’industrie du kiwi ont lutté pour conserver des structures coopératives, des ententes d’accès aux marchés et des stratégies industrielles coordonnées et se sont beaucoup mieux tirés d’affaires », a expliqué le professeur.

Les producteurs laitiers ont habilement manœuvré afin de créer une méga-coopérative à partir de leur office de producteurs. Fonterra a ensuite éliminé la concurrence dans l’offre de lait, a misé sur l’innovation et la qualité et a su se mettre à l’abri de la concurrence des plus grandes entreprises laitières du monde grâce à des partenariats. Si bien qu’elle contrôle 32 % des échanges mondiaux de produits laitiers.

Plus pertinente que jamais

« La gestion de l’offre a été demandée par les producteurs laitiers afin de mettre fin à la succession de hauts et de bas prix sur les marchés ainsi qu’à la concurrence entre les provinces et les producteurs attisée par les transformateurs. Elle est plus pertinente maintenant que lors de son implantation il y a 40 ans », a pour sa part soutenu Bruce Muirhead, professeur d’histoire et vice-doyen à l’Université de Waterloo, au Canada.